L’effroyable puissance tentaculaire de Gilead

Dans les premiers épisodes de cette saga, je vous ai raconté comment Gilead et Big Pharma ont réussi à faire passer le médicament remdésivir (inefficace, toxique et hors de prix) comme LE traitement officiel contre le Covid-19…

…tout en empêchant les médecins français de prescrire l’hydroxychloroquine, un médicament qui ne coûte rien, aux effets secondaires connus et maîtrisés, et à l’efficacité prometteuse.

Si vous avez du mal à y croire, c’est normal.

Moi-même, si je ne connaissais pas l’envers du décor de notre système de santé, je trouverais que ça fait « complotiste » de dire cela.

Mais je connais trop bien, hélas, l’influence tentaculaire de Big Pharma sur notre santé[1].

Et je ne suis pas le seul.

Ces dernières années, beaucoup de grands médecins indépendants ont dénoncé la puissance de l’industrie pharmaceutique dans des livres comme :

  • Big pharma : une industrie toute-puissante qui joue avec notre santé, ouvrage collectif qui donne la parole à d’excellents experts indépendants ;
  • Corruption et crédulité en médecine, du Professeur Philippe Even, qui avait aussi dénoncé dans un autre livre près de 3 000 médicaments inutiles et dangereux ;
  • Remèdes mortels et crime organisé. Comment l’industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé, du Docteur Peter Goetzsche, co-fondateur de la très respectée Fondation Cochrane.

Tous ces médecins courageux avaient parfaitement décrit la situation…

…et la crise du Covid-19 en a été la preuve la plus éclatante :

La pieuvre Gilead : la plupart des experts français ont touché de l’argent !

Devant la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le Pr Raoult a déclaré :

 « Quand j’ai parlé pour la première fois de la chloroquine, quelqu’un m’a menacé, à plusieurs reprises, de manière anonyme. J’ai porté plainte et j’ai fini par découvrir que c’était celui qui avait reçu le plus d’argent de Gilead depuis six ans ».

Ce n’est pas un cas isolé : la plupart des experts français ont goûté la « soupe » du laboratoire Gilead.

Le journal Sciences & Avenir en a calculé le nombre exact… et c’est renversant.

Tenez-vous bien : sur les 114 membres du Collège des universitaires des maladies infectieuses et tropicales (CMIT), 97 ont reçu des sommes d’argent de la part de Gilead Sciences depuis 2012.

Donc, 85 % des spécialistes français les plus reconnus des maladies infectieuses ont touché de l’argent de Gilead.

La stratégie du laboratoire est claire : arroser les experts tous azimuts.

Au total, Gilead a versé 18,5 millions d’euros aux professionnels de santé en France, depuis 2013[2].

Ce n’est pas de la générosité : c’est un investissement qui doit « rapporter » gros.

Et cela fonctionne.

Le 6 juin dernier, le Pr Raoult a montré que l’opinion des experts du CMIT sur la chloroquine était directement liée aux montants qu’ils ont perçus de Gilead[3].

Plus les infectiologues français ont touché de l’argent de Gilead, plus ils ont défendu une opinion défavorable à l’hydroxychloroquine, cette molécule peu coûteuse qui faisait de l’ombre au médicament hors de prix de Gilead.

Il faut bien voir que les enjeux financiers sont immenses.

Selon les calculs du Pr Raoult, ce sont 9 milliards d’euros d’actions de Gilad qui ont été échangées pendant cette période Covid !!

Or l’évolution du cours de Bourse de Gilead était directement liée à la question de l’efficacité (ou non) de la chloroquine…

…et donc en partie aux déclarations du Pr Raoult ! 

« Je vous joins une courbe faite par un de mes collaborateurs sur l’évolution du cours du Gilead en fonction des différentes interventions, a dit le Pr Raoult aux sénateurs.

On voit que la volatilité du cours de Gilead est très influencée par le fait que l’hydroxychloroquine est considérée comme étant un médicament substituable au remdésivir. »[4]

Pour Gilead, il était donc vital de faire contre-feux aux déclarations du Pr Raoult.

Et c’est ainsi que le laboratoire a dégainé une « armée » d’experts qui ont défilé sur les plateaux de télévision, pour diffuser la bonne parole :

A la télé, dans les médias : priorité aux experts en conflit d’intérêts !

C’est un fait : la plupart des experts qui que vous avez vu à la télévision dénigrer la chloroquine et le Pr Raoult étaient en conflit d’intérêts flagrants avec Gilead.

C’est le cas de la Pr Karine Lacombe, invitée plusieurs fois au « 20h » de TF1, alors qu’elle a touché d’énormes sommes de Gilead, Abbvie et d’autres grands labos.

Comme par hasard, elle a violemment dénigré le Pr Raout dès le début de l’épidémie.

C’est le cas aussi du Pr François-Xavier Lescure, de l’hôpital Bichat à Paris. Lui aussi a été au conseil scientifique de Gilead[5].

Résultat : il s’est permis de critiquer l’étude du Pr Raoult parce qu’elle n’avait pas de « groupe témoin » (alors qu’elle en avait un)…

…puis il a publié un article scientifique pour promouvoir le remdésivir de Gilead… sans le moindre groupe témoin[6] !

Quand on est en conflits d’intérêt, on n’est pas à une contradiction près.

Même problème avec Gilbert Deray, chef de service de la Pitié Salpêtrière à Paris, et lié à Gilead[7].

Tout au long de l’épidémie, il a eu son rond de serviette dans l’émission C à vous avec Patrick Cohen, ce qui lui a permis de déverser son fiel contre la chloroquine et le Pr Raoult[8] !

Et le pire, c’est que tous ces experts ont parlé en violation flagrante des règles éthiques les plus élémentaires !

Car en théorie, la loi oblige les médecins à déclarer leurs liens d’intérêt avec des laboratoires, quand ils parlent des médicaments de ce laboratoire ou de médicaments concurrents.

Mais pas un seul de ces pontes ne s’est donné la peine de le faire !

Résultat : les médias ont été saturés d’experts biaisés, ce qui a permis de répandre une énorme désinformation sur la chloroquine, soi-disant toxique (c’est le thème du prochain épisode !).

Et voilà comment les Français ont été désinformés.

Mais il y a encore pire : nos décideurs, au plus haut niveau, ont aussi été trompés :

Là où Gilead est le plus fort : dans les coulisses du pouvoir

Comme l’a confié un grand infectiologue parisien au journal Marianne :

« Gilead a atteint un tel pouvoir qu’il peut compter sur certains grands professeurs pour faire office de lobbyistes officieux, ce qui a fait que le remdésivir s’est retrouvé en haut de l’affiche, sans aucune preuve de son efficacité »[9].

En effet, la plupart des « experts » qui ont conseillé le Président de la République ont (ou ont eu) des liens d’intérêts avec Gilead.

C’est le cas en particulier du Pr Yazdanpanah, le « pape » de l’étude Discovery : ce chercheur a siégé personnellement au moins 10 fois au « board » de Gilead entre 2013 et 2015.

Comme par hasard, l’étude Discovery a été conçue pour promouvoir le remdésivir de Gilead !

L’autre grand expert de Discovery était Bruno Hoen, un acteur stratégique puisqu’il était membre à la fois :

  • Du groupe de travail de l’Organisation mondiale de la Santé qui planchait sur le choix des médicaments contre le Covid-19 ;
  • Et du groupe de travail français qui s’est prononcé le 5 mars en faveur du remdésivir !

Or ce Bruno Hoen a reçu pas moins de 52 000 euros de Gilead en avantages, rémunérations et contrats d’expertise[10].

Gilead est partout ! Surtout chez les personnes clés, qui ont l’oreille du président !

Même le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a pris part une fois au conseil scientifique de Gilead, en 2013.

Comme l’a déclaré le Pr Raoult devant les députés :

 « J’ai été surpris de constater que le directeur de Gilead, devant le Président de la République et devant le ministre, tutoyait celui qui était en charge des essais thérapeutiques en France pour le Covid-19 : je n’ai pas l’habitude de me faire tutoyer par un directeur de l’industrie pharmaceutique ! »

Encore plus fort : savez-vous qui est le président de la commission qui a conseillé le Président de la République sur les traitements contre le coronavirus ?

Il s’agit de Christian Chidiac… qui lui aussi, comme par hasard, a siégé plusieurs fois au board de Gilead.

D’après le Pr Raoult, c’est cet homme qui a influé pour que le Premier Ministre empêche les médecins hospitaliers (et pas seulement les médecins de ville) de prescrire librement l’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19.

De toute façon, il n’était pas le seul membre de la commission censé conseiller le Président à être en lien avec Gilead : c’était aussi le cas de la vice-présidente, Céline Cazorla !

Résultat : dès le mois de mars, cette commission s’est prononcée pour le remdésivir de Gilead… alors que ce médicament n’était même pas encore commercialisé !

« Cette obsession de vouloir traiter les gens avec le remdésivir était absurde, puisque même si on avait pu montrer son efficacité, on n’aurait pas pu en avoir. Était-ce un jeu purement boursier pour faire monter la valeur de Gilead avant la fusion avec AstraZeneca ? Je me le demande… », a expliqué le Pr Raoult.

Je pourrais aussi vous parler du Pr Jacques Reynes, chargé d’évaluer l’hydroxychloroquine dans son CHU de Montpellier… et qui lui aussi a reçu près de 50 000 euros du laboratoire Gilead.

Mais je dois préciser une chose : l’influence de Gilead va au-delà des questions d’argent.

Beaucoup de ces experts en conflit d’intérêts ne se sentent pas « achetés » et sont très probablement sincères dans leurs convictions.

Comme le dit le Pr Raoult, l’impact du lobbying de Gilead est plus profond :  

« Les relations de familiarité et les voyages faits ensemble créent un écosystème favorable, dans lequel se forge une vision du monde différente, de nature à changer le jugement des choses.

J’ai vu cela quand j’étais jeune, pour les antibiotiques, et j’ai décidé de ne plus y participer parce qu’une croisière avait été organisée par un laboratoire qui avait invité 700 médecins ».

A partir du moment où un être humain reçoit un cadeau, il a du mal à rester neutre, qu’il le veuille ou non.

C’est une donnée psychologique de base : on se sent « redevable » vis à vis de celui qui nous a fait un cadeau, et cela peut biaiser notre jugement.

C’est pour ça que les conflits d’intérêts sont combattus.

Et c’est pour ça que ceux qui ont touché de l’argent de Gilead devraient être les dernières personnes que l’on devrait consulter sur l’intérêt thérapeutique du remdésivir ou de la chloroquine !

Mais c’est l’inverse qui s’est produit : ce sont elles qui ont défini la politique sanitaire de la France.

Conclusion du Pr Raoult :

« Dans mon rapport de 2003, j’avais déjà pointé deux problèmes : les conflits d’intérêts et la sélection des experts. Je disais que les conflits d’intérêts allaient nous polluer.

On a eu le Médiator, on va avoir Gilead et les autres : il serait temps de s’en occuper… »

Oui, il est grand temps de s’en occuper.

Car Gilead n’a pas seulement réussi à obtenir la commercialisation de son médicament inefficace et toxique…

…ce laboratoire est tellement puissant qu’il a réussi à dénigrer l’hydroxychloroquine et le protocole Raoult… y compris dans les plus grandes revues médicales !

C’est ce que je vous raconterai dans le prochain épisode… et vous allez voir, vous allez tomber de votre chaise tellement c’est énorme.


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