Faut-il remercier en priorité la médecine moderne pour l’extraordinaire hausse de l’espérance de vie ? (Non)

Cher(e) ami(e) de la Santé,

Quel a été le plus grand progrès pour notre santé, au 20ème siècle ?

  • La découverte des antibiotiques ?
  • Le développement des vaccins ?
  • Les progrès de la chirurgie (anesthésie, greffes d’organes…) ?
  • L’imagerie médicale (IRM, scanners…) ?

NON !

Rien de tout ça !

Le plus grand progrès, pour notre santé – et de très très loin – c’est…

…l’amélioration des conditions de vie, liée au progrès économique et social !

Avec, tout particulièrement la fin de la malnutrition ou sous-nutrition en Occident.

À côté de cela, l’apport de la médecine moderne est de faible importance.

Si vous avez du mal à y croire, lisez bien ce qui suit :

Le graphique qui apprend l’HUMILITÉ aux médecins

Regardez bien ce graphique.

Il montre l’augmentation spectaculaire de la taille des Français au 20ème siècle[1] :

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Les hommes nés en 1900 mesuraient en moyenne 167 centimètres….

…et ceux nés en 1960 mesuraient 175 centimètres, soit 8 centimètres de plus !

Au total, entre 1890 et 1980, les Français ont même gagné 10 centimètres !

On observe le même phénomène dans tous les pays occidentaux.

Les conscrits suisses de 19 ans, par exemple, ont gagné 15 centimètres (oui, 15 !) en 130 ans, entre 1880 et 2010[2] !

Pourquoi est-ce si important ?

Parce que cela illustre de manière incontestable un phénomène majeur : la fin progressive de la malnutrition et sous-nutrition en Occident, au 20ème siècle !

Certes, d’autres facteurs nous ont aussi, probablement, aidé à « grandir ». Comme l’amélioration de la qualité de l’eau (assainie) et de la qualité de l’air (pensez aux fumées des usines de charbon de l’ère industrielle).

Mais si les Français et les Occidentaux sont devenus plus grands, c’est pour deux raisons essentielles :

  • Leur mère enceinte était en meilleure santé, grâce à une meilleure alimentation ;
  • Nourrissons et enfants, ils ont été mieux nourris, en quantité et qualité.

Or pour leur santé, et leur résistance aux maladies, cela change TOUT.

La preuve par la tuberculose : vaincue sans vaccin, ni antibiotique !

Ce qui s’est passé avec la tuberculose est très révélateur.

En 1900, aux États-Unis, c’était la seconde cause de mortalité (juste après les pneumonies).

Je prends le cas des États-Unis pour une raison précise : ils n’ont jamais vacciné leur population avec le fameux BCG.

Sans vaccin, donc, voici l’évolution du nombre de morts causées par la tuberculose depuis la fin du 19ème siècle (la courbe verte, en haut) :

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Évolution du nombre de morts liées à plusieurs maladies infectieuses aux États-Unis, entre 1861 et 1970 (on voit que la tuberculose faisait beaucoup plus de morts que les autres maladies ici recensées : diphtérie, fièvres typhoïdes, rougeole, coqueluche et variole)

Entre 1900 et 1950, aux États-Unis, la mortalité de la tuberculose a été divisée par 4 !

Ce progrès n’est pas lié au vaccin…

…et n’est même pas lié aux antibiotiques efficaces contre cette maladie, qui ne sont apparus qu’en 1944 (streptomycine) !

Et c’est la même chose avec d’autres maladies infectieuses graves, comme la diphtérie !

Comme l’explique un article de synthèse de la revue médicale Pediatrics, que je cite souvent :

« Près de 90 % du déclin de la mortalité des maladies infectieuses chez les enfants américains a eu lieu avant 1940, quand peu d’antibiotiques et de vaccins étaient disponibles. »[3]

C’est la preuve que le déclin majeur, en Occident, des maladies infectieuses les plus redoutables :

  • N’a rien à avoir avec les vaccins (pas de vaccin contre la tuberculose aux États-Unis) ;
  • Et n’est pas lié non plus aux antibiotiques (inconnus avant le milieu des années 1940).

Donc, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la médecine moderne qui est responsable du progrès majeur observé contre les maladies infectieuses au 20ème siècle !

Mais alors, qu’est-ce qui s’est passé ?

On cite souvent les éléments ci-dessous – et en effet, ils ont contribué à ce progrès :

  • La qualité de l’eau (assainie) ;
  • La qualité de l’habitat (mieux chauffé, moins humide, mieux aéré, etc.) ;
  • Une meilleure hygiène, la pasteurisation du lait, et peut-être certaines mesures de santé publique (meilleure surveillance des cas).

Mais le facteur le plus important, de loin, est l’amélioration de la NUTRITION.

Aux États-Unis, comme ailleurs en Occident, l’amélioration a été très nette : dans la première moitié du 20ème siècle, les Américains ont gagné 7 centimètres.

Et on va voir pourquoi cela fait une énorme différence.

La preuve par l’autre « terreur » : les pneumonies (et grippes)

Prenons l’autre grand tueur du 20ème siècle : les pneumonies (parfois liées à une grippe).

Toujours aux États-Unis, regardez l’évolution de la mortalité par grippes/pneumonies dans la première moitié du 20ème siècle (courbe rouge, en haut) :

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Évolution du nombre de morts liées à sept maladies infectieuses aux États-Unis, entre 1900 et 1970

On le voit clairement : en 1900, la tuberculose et les pneumonies causaient beaucoup plus de morts que les autres maladies infectieuses (diphtérie et fièvres typhoïdes, puis rougeole, coqueluche et scarlatine).

Mais il faut préciser une chose.

La majeure partie de toutes ces morts concernaient les nourrissons !

On le voit très clairement dans ce graphique : ce sont les enfants de moins de 1 an (courbe rouge du haut) qui ont connu l’amélioration de la survie la plus spectaculaire au 20ème siècle !

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Pour les autres enfants et les adultes, la mortalité baisse un peu, mais c’est nettement moins spectaculaire.

Donc, la hausse de l’espérance de vie au 20ème siècle est liée en majeure partie à l’amélioration des conditions de vie des bébés !

Alors, que s’est-il passé ?

Eh bien, on retrouve l’importance des facteurs ayant permis l’augmentation de la taille des Occidentaux.

La mère (enceinte) de ces bébés était en meilleure santé, mieux alimentée… et les bébés eux-mêmes ont été mieux nourris, en qualité et quantité !

À l’inverse, on sait que le risque de mortalité infantile explose lorsque la mère et le bébé manquent de calories et lorsqu’ils sont déficients en vitamines B, C, D, en fer et autres micronutriments essentiels – je vous en reparle dans de prochaines lettres.

C’est très important à réaliser, car :

  • Cela remet la médecine moderne à sa juste place ;
  • Et cela remet au centre du jeu la qualité de l’alimentation et l’importance de la micronutrition !

Ce n’est pas le virus ou la bactérie qui compte le plus, mais notre TERRAIN !

Rendez-vous très vite pour la suite, restez connecté.

Bonne santé,

Xavier Bazin

Sources

[1] https://ourworldindata.org/grapher/average-height-of-men-for-selected-countries?country=~FRA

[2] https://www.zora.uzh.ch/id/eprint/50046/1/smw-2011-13238.pdf

[3] https://publications.aap.org/pediatrics/article-abstract/106/6/1307/63234/Annual-Summary-of-Vital-Statistics-Trends-in-the?autologincheck=redirected

35 Commentaires

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35 réponses

  1. Quand je compare l’état de santé des enfants de nos jours et à mon époque (j’ai 70 ans cette année), je me demande si tous les vaccins pour bébés n’ont pas affaibli leur système immunitaire au lieu de les protéger!

  2. Convaincue depuis longtemps
    En dehors de l urgence, cette médecine ne vaut pas grand chose
    Elle coûte cher d autant qu elle n a rien compris au fonctionnement d un corps humain tellement elle est bloquée sur ce qui se voit,se mesure et se pèse
    Elle n est logique que pour le business
    Merci de le faire savoir et le diffuser si justement

  3. Bonjour,
    La lettre est très intéressante. En général, les articles diffusés sur la santé sont très intéressants et nous donnent de l’espoir pour résoudre justement nos problèmes de santé. Mais il y a beaucoup d’articles de soins, de préventions, voire de guérisons de maladies parfois très graves, que l’on a du mal à s’y retrouver pour savoir le vrai/ du faux sur les bienfaits des produits naturels à prendre pour résoudre nos problèmes personnels de santé et surtout obtenir de bons résultats rapidement sans encore aller dans errance médico-infos. santé naturelle ( temps et argent à consacrer ) à chercher une solution pérenne. Personnellement, je découvre Julien VENESSON et écouté la vidéo. Peut-il résoudre mon problème de santé spécifique: leucémie, maladie de Valdenström? Je n’en sais rien. A votre écoute. Bien cordialement. Patrice TRIBOUT.

  4. Très bien.
    Un point de vue nouveau sur « ce que l’on mange » et ce qu’on est.

    Grand merci, M Combris.

  5. Votre lettre est très intéressante et agréable à lire car elle est claire , concise, précise . Un grand merci pour toute les informations que vous nous donnez.

  6. C est très interessant
    merci de communiquer ces grafiques à nos députés pour qu’ils sachent …même si ils ne veulent pas voir mais qq uns vont noter

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