Cher(e) ami(e) de la Santé,
Tous les jours, en France, 400 personnes sont hospitalisées à cause d’un médicament1.
Tous les jours, en France, 50 personnes meurent du fait d’un médicament2.
Cela peut être lié à des surdosages ou des prescriptions inappropriées, mais pas toujours.
Même les médicaments en vente libre peuvent causer de gros dégâts.
Toutes les semaines, un hôpital français doit greffer un foie en urgence à un patient qui a pris trop de paracétamol (Doliprane, Dafalgan, etc.)3.
Au total, cela fait beaucoup de victimes des médicaments.
(Et encore, je ne parle pas ici que des « accidents médicamenteux », pas de leurs effets délétères quand ils sont pris à long terme.)
Et pourtant, si vous en croyez certains médias…
Ce dont vous devez vous vraiment méfier, ce sont des vitamines et compléments alimentaires !
Avez-vous remarqué ce phénomène étrange ?
Au moindre pépin de santé causé par une vitamine ou un remède naturel, cela fait immédiatement la UNE des journaux.
Prenez cette affaire récente, reprise dans les médias français4, suisses5, canadiens6 – et même sur CNN7.
Ce cas a été jugé suffisamment « exceptionnel » pour avoir été décrit par des médecins et publié dans le prestigieux British Medical Journal8.
Et pourtant, il s’agit simplement :
- d’une hospitalisation de 8 jours…
- suivie d’une sortie sans la moindre séquelle…
- pour un homme qui a pris 80 fois la dose quotidienne pendant 4 mois!
J’ai bien dit 80 fois la dose tous les jours pendant 4 mois…
… alors que 10 fois la dose de paracétamol, en une seule prise, suffit à vous envoyer ad patres.
Je le redis : en France, 400 personnes sont hospitalisées tous les jours du fait d’un médicament – et une sur huit n’en réchappe pas.
Mais là où les médias s’excitent, c’est pour une simple hospitalisation liée à un surdosage en vitamine D !
Attention : je ne dis pas qu’il n’y a aucun risque avec les vitamines.
Il est clair que des doses délirantes prises sur une longue période peuvent causer des dégâts.
C’est surtout vrai pour les vitamines A, D et E qui sont liposolubles, donc qui s’accumulent dans la graisse (alors que les vitamines B et C, elles, sont rapidement éliminées de l’organisme).
Mais quelle que soit la vitamine, il y a un fait remarquable :
Avec les vitamines, IMPOSSIBLE de faire une « overdose » mortelle
Il y a 40 ans, le prix Nobel de chimie Linus Pauling s’étonnait déjà de la façon dont les vitamines étaient montrées du doigt9, malgré leur étonnante innocuité.
Il cite l’exemple d’un petit enfant qui a avalé tous les comprimés de vitamine A d’un flacon ouvert.
L’enfant s’est senti nauséeux et s’est plaint d’un mal de tête. Sa mère l’a emmené à l’hôpital, où on l’a soigné avant de le renvoyer chez lui.
Eh bien, pour ce simple cas, des professeurs de médecine ont publié un rapport dans un prestigieux journal médical (The New England Journal of Medicine).
Puis, ce rapport a été repris par des grands journaux, comme The New York Times, pour rappeler à quel point les vitamines peuvent être dangereuses.
Alors qu’à la même époque, nous dit Linus Pauling, des enfants mourraient chaque année d’un mésusage de médicament, sans que les médias ne s’y intéressent autant.
Aujourd’hui en 2024, en fouillant les études scientifiques, je n’ai trouvé aucun décès causé par une surdose unique de vitamine A en Occident10.
Attention : je ne dis pas que c’est impossible. Peut-être est-il biologiquement possible de tuer un nourrisson avec une dose absolument massive de vitamine A11.
Mais aucun cas n’a jamais été recensé.
Une jeune femme est allée jusqu’à avaler d’un coup 10 millions d’unités de vitamine A, soit 5 000 fois la dose quotidienne recommandée (!!!)… et elle s’en est sortie sans problème après son hospitalisation12.
En fait, il apparaît qu’aucune vitamine n’a jamais causé un seul décès, ou cas grave, avec une seule prise !
Et pourtant, il y a une vitamine avec laquelle cela aurait pu arriver : la vitamine D.
Car il arrive parfois que des nourrissons – les êtres les plus fragiles qui soient – reçoivent un surdosage massif de vitamine D, du fait d’une erreur des parents.
Par exemple, des parents ont donné 40 fois la dose adéquate à leur nourrisson, tous les jours pendant plusieurs semaines… mais l’enfant a survécu sans séquelle, après un bref séjour à l’hôpital13.
C’est bien la preuve que cette vitamine est incroyablement « sûre ».
Après 50 ans, les médias ont ENFIN trouvé un décès à mettre sur le dos d’une vitamine !
Donc, il n’existe aucun cas recensé de décès en Occident après un surdosage « unique » de vitamine.
Mais tenez-vous bien : jusqu’à récemment, il n’existait pas non plus de décès « officiel » causé par un surdosage massif en vitamine, y compris sur une longue période !
Attention, je parle bien de morts directement attribuables à la toxicité d’une vitamine.
(Je le précise, car il est avéré que des doses inadaptées de certaines vitamines sur une longue période – comme la vitamine E de synthèse – peuvent augmenter légèrement le risque de mourir. Mais si on le sait, c’est uniquement grâce à de larges études statistiques, et non parce qu’il a été possible de relier directement un de ces décès à la toxicité du surdosage).
Toutefois, en 2023, il s’est produit deux cas « providentiels » pour les ennemis des vitamines.
Le premier a été couvert par les principaux médias belges :
« Tous les jours pendant deux mois, le patient a pris une gélule de vitamine D alors qu’une seule administration mensuelle lui avait été prescrite », explique le journal.
Donc, il a pris tous les jours une gélule qu’il aurait dû prendre tous les mois seulement.
À la lecture de l’alerte de l’agence du médicament, on n’en saura pas beaucoup plus14.
On ne nous donne ni l’âge du patient, ni la dose prise, ni le type de vitamine D avalé !
On nous dit juste qu’il est mort suite à une hypercalcémie (c’est-à-dire un excès de calcium, un problème qui peut effectivement se produire en cas de surdosage durable en vitamine D).
Intrigué par cette « première » (une mort liée à la vitamine D !), j’ai contacté les autorités sanitaires belges.
Et je n’ai pas été déçu du résultat.
On m’a dit que le patient avait « plus de 85 ans » (donc peut-être 98, on ne saura pas !).
De plus, il prenait des gélules de calcifédiol (0,266 mg), et non de vitamine D3 classique !
C’est important à savoir, car le calcifédiol est une forme très particulière de vitamine D, qui n’est même pas en vente libre en France.
C’est une vitamine D à action rapide qui court-circuite l’action du foie.
Cela peut être très utile en cas d’infection sérieuse aiguë – des études espagnoles ont montré que cette forme de vitamine D était salvatrice en cas de Covid grave15 – mais ce n’est pas du tout une vitamine D adaptée à des mégadoses quotidiennes sur une longue période !
Donc, on peut dire que ce patient très âgé est décédé parce qu’il a pris tous les jours des doses massives et inappropriées d’une forme inadaptée de vitamine D (et je précise que des patients un peu plus jeunes auraient certainement été pris en charge à l’hôpital à temps, suite à leurs symptômes d’hypercalcémie, et s’en seraient sortis sans problème, comme l’ont montré le cas de patients ayant pris 200 à 500 fois la dose quotidienne de vitamine D3 pendant 2 mois16).
« La face sombre des compléments alimentaires »
Le deuxième cas « officiel » de décès lié à la vitamine D est britannique.
Bien sûr, les médias se sont jetés dessus, à commencer par la BBC17.
Le journal américain Fortune a même profité de l’occasion pour titrer sur « La face sombre des compléments alimentaires »18.
Mais la réalité est tout autre.
On apprend que le patient avait 89 ans, et qu’il avait un taux de vitamine D dans le sang de 380 ng/mL… soit un taux beaucoup plus élevé que le taux « idéal » de 40 à 70 ng/mL.
Il est manifeste qu’il a pris des doses beaucoup trop élevées de vitamine D, pendant plusieurs mois – plus de 100 000 UI tous les jours, selon toute probabilité19.
Et même dans cette affaire, il est manifeste que la vitamine D n’est pas seule en cause dans sa mort !
Parmi les causes de décès, le médecin légiste cite tout de même l’insuffisance cardiaque et la maladie coronarienne20. Il apparaît aussi que le patient prenait des compléments de calcium21 – ce qui est généralement une mauvaise idée, et plus encore quand on prend des mégadoses de vitamine D, connue pour améliorer l’absorption du calcium.
Bref, tout cela montre bien à quel point les vitamines les plus « risquées » en théorie (A et D) sont extrêmement peu toxiques dans les faits.
Mais la vitamine C, elle, est encore dans une autre catégorie.
130 grammes de vitamine C par jour pendant 9 ans… sans problème
C’est bien simple : je n’ai pas connaissance d’un seul rapport de cas de toxicité aiguë de la vitamine C par un centre anti-poison – en France ou ailleurs.
C’est d’autant plus significatif que, depuis les premiers travaux du prix Nobel Linus Pauling en 1970, nombreux sont les praticiens de santé qui ont vanté les mégadoses de vitamine C…
… ce qui a conduit de très nombreuses personnes dans le monde à en prendre des quantités massives de façon régulière !
En 1987, Linus Pauling a ainsi raconté un cas assez spectaculaire.
Il connaissait personnellement un chimiste californien qui a développé un cancer métastatique.
Eh bien, cet homme parvenait à soulager ses douleurs avec, tenez-vous bien, 130 grammes de vitamine C par jour.
130 grammes, c’est plus de 1 000 fois la dose quotidienne recommandée.
Et il a pris cette dose-là, tous les jours, pendant 9 ans.
« Il n’a pas réussi à se débarrasser de son cancer, écrit Linus Pauling, mais son état de santé est raisonnablement bon, sans la moindre indication d’un effet indésirable de la vitamine C »22.
C’est un cas particulier, certes, mais tout de même révélateur.
L’incroyable innocuité de la vitamine C est surtout démontrée par son utilisation sur les patients les plus fragiles qu’il soit :
Sans danger, même en cas de cancer en phase terminale
Je vous ai déjà parlé de ces études biaisées où l’on a donné 10 grammes par jour de vitamine C orale à des malades du cancer à un stade très avancé.
Ces études n’ont pas donné de résultats sur le cancer (pour les raisons déjà expliquées23), mais elles n’ont pas non plus relevé d’effet indésirable !
La preuve est encore plus flagrante avec les perfusions de vitamine C.
Pour rappel, quand on fait une perfusion de plusieurs dizaines de grammes de vitamine C, on obtient une concentration dans le sang au moins 50 fois supérieure à celle obtenue lorsque la même dose est prise par voie orale.
Eh bien des perfusions de 10 à 50 grammes par jour (donc 100 à 500 fois plus que la dose quotidienne recommandée par voie orale)…
… pendant 8 semaines…
… à des patients en phase terminale…
…. n’ont provoqué aucun effet indésirable grave – à part un calcul rénal chez un patient prédisposé aux calculs rénaux (il en avait déjà eu dans le passé)24.
Cette absence inouïe de toxicité est confirmée par tous les thérapeutes qui ont utilisé des mégadoses dans leur pratique (je vous en reparlerai).
Cela dit, je ne suis pas en train de dire qu’il faut faire n’importe quoi, même avec la vitamine C.
Je vous dirai prochainement les dosages que je recommande – et pourquoi il faut être prudent dans certaines situations particulières.
Mais une chose est claire : les mégadoses de vitamine C sont globalement incroyablement sûres !
Et c’est bon à savoir, car le plus gros problème de la vitamine C, en cas d’infection ou de problème aigu…
… c’est que la plupart des gens n’en prennent pas assez pour bénéficier de ses effets thérapeutiques !
On en reparle très vite.
Bonne santé,
Xavier Bazin
17 réponses
Merci pour votre travail, tout à fait remarquable. Rare sont ceux qui osent défier le très puissant monde pharmaceutico/médical. Bravo !
je suis une adepte de l’homéopathie mais difficultés à trouver un homéopathe.
merci pr ces précisions
Bonjour Monsieur,
Je vous lis régulièrement depuis plusieurs années ( y compris votre livre antivax) et je ne me lasse pas d’apprendre d’un homme cultivé et bienveillant. Je suis à la retraite et j’ai du temps pour m’intéresser à divers domaines ( santé , spiritualité , sciences , etc). J’assiste à des conférences , je lis , je m’informe depuis les USA , le Québec , la Belgique , la Suisse et bien entendu la France… J’ai la chance d’avoir des connexions avec des personnes instruites ,intelligentes , bienveillantes et altruistes et c’est avec modestie et gratitude que je viens , une fois de plus vous exprimer mon soutien et mon encouragement car vous faites partie de cette chaine d’humains sur la planète qui co oeuvrent pour le bien être et l’épanouissement du plus grand nombre….Merci !
Bonjour, je sais que le paracétamol est hépato toxique et pourtant, c’est le médicament qu’il fallait prendre à tout-va pendant le COVID quand on était atteinte cette maladie. Alors que la température, si elle n’est pas trop élevée, est un très bon moyen de défense. Merci pour vos lettres. Très belle journée.
bonjour,
le livre La Panacée Originelle (la vit C) du Dr Thomas E. Lévy raconte tout le contraire.
Si je ne me trompe, en Allemagne les injections par intraveineuse de VitC sont pratiquées.
Cordialement
Bonjour M. Bazin ! Comment résoudre le dilemme de la vitamine K2 ?
Merci pour le partage du résultat de vos précieuses recherches, notamment sur les vitamines et compléments alimentaires. Il serait très interessant de connaître votre éclairage sur la vitamine K2 seule ou couplée avec la vitamine D3, censée éviter que le calcium ne dévie de sa cible normale et aille se déposer ailleurs : artères coronaires, prostate… Elle serait donc précieuse en cas d’angine de poitrine. Elle pourrait permettre d’éviter le recours aux béta-bloquants. Malheureusement elle coagule le sang et donc contrarie l’action de ses fludifiants : aspirine, ou ses alternatives, saule blanc, ail…
Bonjour Mr Bazin,
Merci, pour vos lettres, qui sont toujours très « éclairantes » et précises.
Cordialement
Marie-Madeleine
bonjour.
Certaines instances pendant le covid voyant que beaucoup se supplémentaires en doses massives de vitamine d pensaient à la faire mettre sur ordonnance
Texte à lire bcp trop long et sans introduction indiquant le sujet de votre article. On ne voit pas où vous voulez en venir et l’on ne le lit pas jusqu’à la fin. Vous perdez vos lecteurs en chemin.