Il y a un secret bien caché autour de la mucoviscidose (l’or blanc médicinal, partie 2)

Cher(e) ami(e) de la Santé,

Quand j’entends le mot mucoviscidose, la première image qui me vient, c’est celle-ci :

Je n’ai pas regardé le téléthon depuis au moins 20 ans, mais je reste marqué par les images d’enfants atteints de cette terrible maladie génétique.

Le mot mucoviscidose a été créé à partir des mots mucus et visqueux.

De fait, ces enfants ont la malchance d’avoir un « gène défaillant » qui leur donne un mucus trop épais et collant.

Dans les poumons, cela cause de grosses difficultés respiratoires : imaginez-vous devoir respirer avec des bronches systématiquement encombrées !

Vous êtes gêné, vous toussez. Vous accumulez les infections. À terme, vous risquez de finir en insuffisance respiratoire.

Tout ça à cause d’une maudite mutation sur un seul gène : CFTR, situé sur le chromosome 7.

Face à cette maladie génétique, l’essentiel de la recherche scientifique s’est focalisé sur les « thérapies géniques » et les médicaments ultra-ciblés.

C’est ce qui intéresse le plus les labos (pour l’argent) et les scientifiques (pour la gloire).

Mais malgré les milliards investis, rien de miraculeux n’a été mis au point jusqu’à présent[1].

Toutefois, au gré de mes recherches sur « l’or blanc médicinal », j’ai découvert un remède naturel surprenant.

Un remède qui nous concerne tous – car les problèmes de mucus ne se limitent pas à ceux qui souffrent de mucoviscidose.

« Malheur à l’enfant chez qui un baiser sur le front a un goût salé »

Ce remède apparaît évident dès que vous comprenez pourquoi le mucus devient trop épais et collant.

Toutefois, vous n’êtes pas très avancé si vous vous contentez de lire la fiche « mucoviscidose » des grands sites officiels.

Sur le site de l’Institut Pasteur, vous apprendrez simplement que :

« L’altération du canal CFTR modifie les échanges ioniques et rend le mucus plus visqueux et plus abondant ».

Sur la page de L’Inserm, c’est un peu plus précis, mais avec du jargon peu clair :

« La protéine CFTR est présente dans la membrane des cellules de différentes muqueuses : respiratoire, digestive… Elle fonctionne comme un canal qui permet l’échange d’ions chlorures entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule.

Lorsque son gène est muté, le canal dysfonctionne. Cette altération se traduit notamment par une diminution de l’eau excrétée au niveau des muqueuses et, en conséquence, par une inflammation et un épaississement du mucus qui la recouvre. »

Un mot clé est prononcé – chlorure – mais il manque toujours l’essentiel.

L’essentiel, c’est le mot chlorure de sodium – c’est-à-dire le sel.

Dès le Moyen Âge, pourtant, la mucoviscidose avait un surnom : c’était la « maladie du baiser salé ».

Cet adage glaçant venu de l’Europe du Nord en témoigne :

« Malheur à l’enfant chez qui un baiser sur le front a un goût salé. Il est ensorcelé et doit bientôt mourir ». 

Mais cette fameuse sueur salée sera un peu oubliée par la médecine.

Jusqu’à l’été 1948, où une vague de chaleur étouffe New York. Le pédiatre Paul di Sant’Agnese voit alors arriver dans son service des enfants déshydratés, en situation de grave léthargie – et par ailleurs atteints de mucoviscidose.

En analysant leur sueur, il découvre qu’elle contient une quantité anormalement élevée de sel (chlorure et sodium). Ce qui explique leur déshydratation sévère : ils perdent trop de sel en transpirant !

Dans les années qui suivent, des médecins mettent au point le « test de la sueur » : on fait transpirer l’enfant avec un courant électrique, on recueille sa sueur sur un papier buvard, et on l’analyse.

Ce test, encore utilisé aujourd’hui, restera la méthode la plus fiable pour diagnostiquer la maladie, jusqu’à l’arrivée des tests génétiques dans les années 1990.

Autant vous dire que cette maladie a un ÉNORME rapport avec le sel !

Malheur à vous si votre mucus manque de sel !

Rappelons les fondamentaux. Pour bien faire son travail, votre mucus doit être :

  • Un peu visqueux, afin d’attraper tous les intrus (bactéries, poussières, débris viraux, etc.),
  • mais suffisamment fluide, aussi, pour permettre d’évacuer correctement tout ce beau monde vers la sortie.

Or, le sel, via ses ions chlorure et sodium, joue un rôle capital dans cet équilibre.

Et qu’est-ce qui régule ces ions dans le mucus ? Des « canaux ioniques », dont l’un des plus importants est le fameux canal CFTR qui dysfonctionne en cas de mucoviscidose.

Concrètement, à cause de cette anomalie du gène CFTR :

  • Moins de chlorure est transporté dans le mucus ;
  • Et le sodium du mucus est « aspiré » en trop grande quantité dans les cellules des parois des voies respiratoires.

Bref, vous vous retrouvez avec moins de chlorure, moins de sodium… et donc moins de sel dans le mucus.

Et une chose que tout le monde sait, c’est que le sel « retient l’eau » (ou attire l’eau).

Donc, faute de sel, le mucus devient trop sec.

De plus, le sel ne se contente pas d’hydrater le mucus. Il rend aussi le mucus moins visqueux en modifiant sa structure chimique !

Quand le mucus manque de sel, c’est donc la double peine : vous avez un mucus trop épais, trop collant et difficile à déloger.

Plutôt que de remonter gentiment vers la sortie, il stagne dans les poumons, ce qui bloque les voies respiratoires et maintient les microbes piégés dans une sorte de « bain de culture » infectieux.

Et ce qui est vrai dans les bronches et les poumons est vrai aussi partout où il y a du mucus : dans le nez et les sinus, dans l’appareil digestif, dans les organes génitaux… et même dans les yeux !

Une solution simple (trop simple ?) : apporter du sel !

Maintenant que vous savez cela, il est évident qu’en cas de mucus trop épais, le premier réflexe devrait être de lui apporter du sel.

Mais comment apporter du sel dans les poumons ? Par inhalation, bien sûr.

Ce qui explique l’intérêt des thérapies un peu spéciales dont je vous ai parlé la semaine dernière : spéléothérapie et halothérapie.

Quand on « respire le sel » par inhalation, il va directement dans les poumons, où il peut faire son travail de fluidification du mucus.

Je vous rappelle ce que je vous écrivais à ce sujet :

Dans le cas des grottes de sel et de l’halothérapie, il faut ajouter les bienfaits spécifiques de l’or blanc médicinal :

  • Le sel est un antibactérien naturel : il réduit l’inflammation en inhibant la prolifération bactérienne et en apaisant les muqueuses irritées ;
  • Il attire l’eau, ce qui aide à hydrater les voies respiratoires (et à fluidifier le mucus) ;
  • Les ions du sel réduisent aussi directement la viscosité du mucus, ce qui le rend plus facile à éliminer.

Tout ceci est bien sûr particulièrement utile en cas de bronchite chronique, BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), asthme ou sinusite.

Alors, la thérapie par le sel est-elle utilisée en cas de mucoviscidose ?

Oui, bien sûr !

Il a fallu du temps pour qu’elle s’impose, mais c’est désormais un traitement de référence.

D’abord, on conseille aux patients victimes de cette maladie d’avaler plus de sel que la moyenne[2].

Ensuite, la plupart reçoivent effectivement des inhalations de solutions « hypertoniques » (c’est-à-dire très concentrées en sel).

L’étude de référence date de 2006 et a été publiée dans le New England Journal of Medicine[3].

Deux groupes de patients ont reçu, matin et soir pendant un an, des inhalations de particules salines :

  • Un groupe a inhalé une solution contenant 0,9 % de sel (« isotonique ») ;
  • L’autre groupe a inhalé une solution contenant 7 % de sel (« hypertonique »).

Les résultats sont assez spectaculaires. Les patients qui ont reçu la solution hypertonique ont eu nettement moins d’exacerbations pulmonaires (des poussées aiguës).

Ces « poussées » ont aussi duré nettement moins longtemps (6 jours contre 17), avec cinq fois moins d’antibiotiques nécessaires.

D’autres essais cliniques plus récents ont confirmé les mêmes bienfaits chez les enfants[4] et ont montré, en plus, une amélioration de la fonction pulmonaire[5] grâce à l’inhalation de sel.

Et ces bienfaits pourraient concerner, aussi, tous ceux qui souffrent « d’hypersécrétions bronchiques » – c’est-à-dire une production excessive de mucus dans les bronches.

Chez ces patients-là, une étude observationnelle rapporte des résultats très prometteurs[6] : deux fois moins d’infections récurrentes, trois fois moins d’antibiotiques et trois fois moins d’hospitalisations chez ceux qui ont bénéficié d’inhalations de solutions hypertoniques !

Au total, l’intérêt du sel pour un mucus efficace ne fait aucun doute !

Et l’importance d’un bon mucus pour nous protéger des maladies infectieuses apparaît aussi de façon éclatante !

D’après vous, que faut-il en déduire pour les irrigations du nez à l’eau salée, ou les gargarismes à l’eau salée ?

La suite au prochain épisode !

Bonne santé,

Xavier Bazin

Sources

[1] Le kaftrio, une trithérapie hors de prix, a montré certains bénéfices, mais ses effets indésirables sont encore sous-estimés. Quant aux thérapies géniques, après avoir causé des leucémies au début des années 2000, elles sont toujours en évaluation dans des essais cliniques.

[2] https://www.vaincrelamuco.org/sites/default/files/muco_et_alimentation_nutrition_medical_version_03.07.18.pdf

[3] https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa043900

[4] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31178421/

[5] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37343977/

[6] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35931569/

18 Commentaires

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18 Responses

  1. Bonjour Mr Bazin,
    Le TÉLÉTHON est destiné à récolter des fonds pour lutter contre toute les formes de MYOPATHIES et non pour la MUCOVISCIDOSE ,
    LES VIRADES DE L’ESPOIR récoltent des fonds pour la MUCOVISCIDOSE.
    J’espère que certaines de vos lettres ne contiennent pas d’informations erronées.
    Cordialement

  2. bonjour à tous.
    Merci pour vos informations. quel travail….
    dites moi Mr Cymes ne s’accroche t il pas au moment de tomber ????

  3. bonjour, article très intéressant, mon mari souffre d’une BPCO depuis de nombreuses années et je voudrais essayer cette méthode. Quelle proportion de sel pour quelle quantité d’eau. Je pense utiliser du gros sel de Guérande non raffiné. Merci de vos conseils.

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