Fin de vie

Cher(e) ami(e) de la Santé,

Avez-vous entendu parler de la loi sur la « fin de vie » ? Celle qui entend faciliter « l’aide à mourir » ?

Qu’en pensez-vous ? 

Je vous pose la question, car ce qui est en train de se passer me paraît d’une importance majeure.

Aujourd’hui, toutefois, je ne vais pas me lancer dans de grandes analyses.

Je ne tiens même pas à donner mon avis, pour une fois.

En tout cas, pas avant d’avoir recueilli votre sentiment à vous, mes chers lecteurs.

Je vous invite à me dire, en commentaire, ce que vous avez sur le cœur.

Sentez-vous parfaitement libre de tout dire. C’est un sujet civilisationnel, qui touche à l’intime.

Je vous invite à partager avec notre petite communauté de lecteurs bienveillants :

– le bien ou le mal que vous pensez de la loi en discussion ;

– une conviction générale ;

– une simple intuition, ou des interrogations ;

– ou encore une expérience vécue personnellement.

Je suis humblement à votre écoute, ici, en commentaire.

Un grand merci de votre participation.

Bonne Santé, 

Xavier Bazin

Mise à jour du 10 juin

Échantillon de vos commentaires et témoignages sur la fin de vie

Marie-Hélène :

Intuitivement je me dis que notre âme choisit de partir quand elle est prête. Mais…quand une personne souffre, de façon intolérable, n’a-t-elle pas le droit de demander une délivrance ? Personnellement, je crois alors que cette personne aura à vivre, dans sa prochaine vie, une forme de réparation. La souffrance, n’était-elle pas une forme de prise de conscience, de réparation d’une ancienne vie pour grandir et évoluer ???

Je tiens à préciser que je n’entends pas par-là la punition judéo-chrétienne, mais vraiment la prise de conscience de quelque chose de plus grand.

Je vous donne l’exemple d’une amie dépressive, tombée en montagne et devenue tétraplégique. Quand je lui disais d’arrêter de « fuir » sa vie avant sa chute, elle me répondait « Quand je tomberai, eh bien ce sera la fin ». L’univers en a voulu autrement puisque sa chute l’a rendue tétraplégique dans des souffrances terribles. Après quelques mois de désespoir, elle m’a dit « aujourd’hui j’ai décidé de ne voir que l’essentiel et le positif de la vie ! » Et elle a vécu un an en remerciant de voir l’océan, une fleur éclore, un coucher de soleil. Après un AVC, elle a alors demandé la sédation.

Si on lui avait proposé le 1er mois après sa chute, n’aurait-elle pas accepté ?? N’aurait-elle pas manqué l’essentiel ? Durant cette période, elle s’était réconciliée avec ses filles et avait pris conscience du mari extraordinaire qu’elle avait…

Si j’ai bien compris, cette loi permet de se décider en 2 jours … Je m’interroge.

Françoise :

Je suis satisfaite de cette loi. Elle arrive trop tard pour mon papa qui s’est vu décliner, sans qu’on ne puisse le soigner et qui demandait chaque jour à ce que l’on arrête ses souffrances (qui étaient encore plus psychologiques que physiques). Il n’acceptait pas de se voir diminuer un peu plus chaque jour et d’être complètement dépendant des soignants et de son entourage. Il a décidé d’arrêter de se nourrir et c’était horrible à voir. Il aurait du pouvoir partir sans souffrir autant. Lorsque la maladie ne peut plus être combattue et qu’elle vous fait perdre toute dignité chacun doit pouvoir décider d’accélérer un processus inéluctable.

Claire :

J’ai eu une leucémie, une maladie grave donc, et j’étais certaine de mourir sous peu.

Pendant mes 8 mois d’hôpital, je parlais régulièrement de ma mort, j’interrogeais le personnel soignant, les médecins …

J’étais tellement fatiguée que je repoussais l’idée d’avoir la visite d’un proche chaque jour. La fatigue me faisait glisser doucement vers la mort, je me laissais aller.

Ma famille ne m’a pas laissé tomber, j’ai en effet eu 2 visites par jour (pas plus autorisées) qui me redonnaient le goût du « dehors », mes proches me cuisinaient de bons plats, les médecins m’ont peut-être un peu menti (car eux aussi avaient peu d’espoir) mais ils me disaient qu’il y avait des solutions, le personnel soignant était joyeux et tonique (un infirmier chantait pendant les soins !) …

Le temps a passé, et … j’ai guéri (pourtant contre toute logique médicale) !

Je suis là pour dire que le délit d’entrave à la volonté de mourir est une aberration !!!

Merci à ceux qui ne m’ont pas écouté !

Thérèse :

Ayant travaillé dans les soins palliatifs en tant que psychologue dans les années 90, en France et ensuite comme formatrice dans les hôpitaux sur le sujet, je puis affirmer qu’à l’époque l’accompagnement des mourants et de leurs familles, des soignants, aussi, permettait aux personnes un parcours de vie jusqu’à la fin, riche de partages et d’humanité. Il y a une grande dignité dans cette approche et nul abandon pour cause de peur et d’angoisse qui sont dans ce cas nommées et traversées. Je ne puis témoigner de ces dernières années-ci, il n’y avait pas alors de sédations dans notre service mais des anti-douleurs adaptés à chacun. Le docteur Diallo qui participait à nos formations dans les années 2000-2010, responsable du centre de la Douleur dans le Poitou disait que 99% des douleurs pouvaient être traitées.

Lors de notre formation on nous avait dit aussi que l’on faisait en sorte que les patients puissent communiquer avec les leurs, tout en état soulagés.

C’est assurément un changement radical des bases de notre société, dans lequel le médecin devient capable de tuer, ce dont il avait l’interdiction absolue par le serment d’Hippocrate et ce bien avant le Christianisme. Quel contrat de confiance est-il encore possible avec les médecins particulièrement quand on est âgé et malade ?

Cette nouvelle Loi et la Loi d’entrave à cette Loi ne vont-elles pas entraîner à des dérives ? D’autant que le Point le 8 février dernier publiait une étude dont j’ai oublié les auteurs qui annonce 1,4 M. d’économie par an grâce à cela.

Donc notre société « individualiste » qui parle de liberté individuelle et oublie la solidarité au nom de la dignité risque de glisser dans des outrances à l’opposé de la dignité humaine. L’homme machine sans horizons transcendantaux n’a aucune raison de fonctionner encore quand il se détériore, rien n’est à espérer de ce temps-là.

Alors qu’une vie peut s’accomplir encore et se vivre dont les pleurs les rires et la tendresse ne sont pas exclus.

Il nous faut tout contrôler et ce faisant nous oublions cette part de mystère qui se révèle de façon la plus inattendue possible.

Autrefois les proches accompagnaient les leurs aujourd’hui c’est une grande peur pour beaucoup, la transmission n’a pas été faite.

Et pourtant mourir consciemment est ce qui peut être le plus rassurant pour ceux qui restent et empreint d’une grande dignité pour ceux qui partent.

Je rappelle que dans les soins palliatifs on ne procure pas la mort ni ne faisons d’acharnement thérapeutique.

Cordialement

Jacqueline :

J’ai dû assister à la fin de vie de ma mère qui a été renvoyée dans l’Ehpad, ils ne l’ont pas gardée dans le service de soins palliatifs de l’hôpital d’Antibes (06) je suis persuadée que c’était dû à son âge 83 ans.

J’ai passé avec elle près de 2 mois, elle ne pouvait plus se nourrir ni boire (beaucoup de fausses routes). Elle s’étouffait souvent car les glaires allaient dans les bronches, les infirmières devaient lui désencombrer les bronches avec une sorte d’aspirateur à glaires ce qui était très douloureux.

Je suis encore choquée d’avoir vu ma mère souffrir pendant si longtemps, car le médecin était contre lui administrer ce qui pouvait lui éviter les douleurs de sa fin de vie.

Dominique :

Je suis totalement opposée au suicide assisté. Je ne le voudrais en aucun cas pour moi-même. Et j’ai vu la détresse d’une amie qui devait aller assister au décès programmé de son père aux Pays Bas. Il était encore en bonne forme mais avait dû retenir la date lors du verdict d’un début d’Alzheimer. Ce fut un cauchemar pour toute cette famille.

Claire :

J’ai été infirmière, et à ce titre, confrontée à beaucoup de situations critiques, j’ai travaillé à une époque où nous étions « le bras armé du médecin » dans les fins de vie…autrement dit, ils abrégeaient des souffrances sans espoir.

Aujourd’hui je suis attentivement le projet de loi et je déplore qu’il exclue le cas des grands vieillards dont certains demandent à mourir de façon réitérée et permanente, sans aucun fléchissement sur ce désir. C’est le cas de ma mère âgée de 98 ans qui me demande mon aide pour mourir depuis de longs mois. C’est dur pour nous deux de n’avoir aucun recours ni médiation

Michel :

La perte récente de mon épouse m’a forcément confronté à cette question. Les quinze derniers jours de cette femme âgée et grabataire, mais sans souffrance physique extrême, ont été constamment tournés avec tendresse vers les proches qui l’entouraient et ceci avec une intensité incroyable. Il ne m’est pas possible d’imaginer une autre fin que celle que la nature a prévu ! Mon point de vue aurait sans doute été différent en cas de douleurs insoutenables. Mais une sollicitation par les proches pour accélérer les choses me semble insoutenable.

Christiane :

Cette loi n’est pas nécessaire, car cela existe depuis longtemps. Je connais une dame qui était en phase terminale depuis un moment. Un jour le généraliste demande à son fils ce qu’il pense de « l’aider à partir » pour abréger ses souffrances, Il y a plus de 40 ans. Elle était à la maison. Le docteur lui a fait une piqure, elle était toujours là, le cœur était solide, il lui a fait une 2eme piqure.

Autre exemple plus récent dans une clinique lyonnaise. Un ami souffrait beaucoup. Je suis allée voir le médecin pour qu’il le soulage mieux. Il est allé le voir, ils ont discuté. Quand le médecin est revenu vers moi, il m’a dit, il ne se réveillera pas. J’étais choquée, ce n’était pas ce que j’avais demandé. Entre-temps sa maman est arrivée, elle m’a enguirlandée. Puis contre toute attente et à mon grand soulagement, il s’est réveillé. Il avait 40 ans, c’était une force de la nature malgré son cancer qui le bouffait.

Mon amie, pendant le Covid m’a dit si je dois souffrir encore comme la dernière fois, je vais demander la sédation profonde. Je n’avais pas osé lui demander ce que c’était, je m’en doutais un peu.

JM :

J’ai eu l’occasion de vivre cette expérience au travers d’un proche atteint d’un cancer dont l’issue était connue, et qui ne voulait pas souffrir plus encore, se dégrader plus encore physiquement et intellectuellement. Merci à l’hôpital belge qui l’a accueilli, qui nous a réuni afin de l’aider à partir pour ce moment où nous sommes très souvent, trop souvent, seuls sans main à tenir. La fin de cette vie s’est passée aussi bien qu’on aurait pu l’espérer, tandis que notre parent ou ami s’était endormi, le visage enfin apaisé.

Pour lui, c’était aussi l’un des moments les plus importants de sa vie : partir avec de l’amour autour de soi, même si les quelques sourires sont empreints de larmes, pour faire ce « grand saut » dont on ne revient pas.

Christian :

J’ai vécu ce problème de fin de vie assistée.

Mon épouse était atteinte d’un cancer en phase terminale. Elle a demandé au corps médical qui la soignait de pouvoir mourir en douceur, dans la sérénité, ce qui lui a été accordé. Elle a donc été euthanasiée. Et, le jour venu, je suis resté à ses côtés, dans le calme, jusqu’ à ce qu’elle s’endorme vers la mort.

Je vous raconte ceci, parce que je suis toujours stupéfait, outré, de voir que dans un pays comme la France, on tergiverse encore au sujet de la fin de vie assistée ; on hésite en vertu de je ne sais quel principe. Bien entendu, je parle ici de la fin de vie assistée de personnes gravement malades, en fin de vie, qui souhaitent épargner à leur famille, comme à elle-même, des souffrances inutiles.

Docteur Quinn :

Je suis médecin et en tant que tel, j’ai bcp culpabilisé de ne pas pouvoir répondre à la demande de ma mère qui voulait que je lui donne « de quoi en finir » suite à une perte totale d’autonomie très difficile à vivre par une femme autrefois très énergique « qui ne devait rien à personne » ; mais j’avais vu un documentaire sur une infirmière qui avait tenté de soulager sa mère en fin de vie et qui s’était fait révoquer. Suite au décès de notre mère qui a fini par refuser de s’alimenter jusqu’à ce que mort s’ensuive (elle ne pesait plus que 30kg), ma sœur m’en a voulu à mort, si je puis dire, et elle-même a signé une convention avec un organisme suisse pour avoir droit au « suicide assisté » dans ce pays humain. Depuis, l’arsenal thérapeutique s’est enrichi de la loi Léonetti sur l’accompagnement de la fin de vie, qui confie aux soignants une lourde tâche mais qui fait partie de notre devoir d’accompagner les patients où qu’ils en soient, y compris la sédation profonde en cas de douleur intolérable.

Par contre cette loi d’euthanasie, promulguée par des députés sans doute soucieux de répondre à des économies de « santé » et sur l’instigation de certaines mutuelles, ne permet plus de respecter notre serment d’Hippocrate (Primum non nocere).

Claude :

J’ai 92 ans, polyarthrite, arthrose, lombaires douloureuses, bronchite chronique, de plus en plus difficile de suivre une conversation malgré mes prothèses auditives, disparition de la mémoire immédiate, ralentissement progressif de l’utilisation de mon ordinateur ….

Je « fais avec », mais en cas d’aggravation importante je souhaiterais cette assistance

Pour les « dommages collatéraux » moment difficile pour les proches, mais beaucoup moins lourd qu’une plus ou moins longue période de prolongation handicapante et douloureuse pour tous

Corinne :

La fin de vie est un sujet qui me touche car j’ai dû accompagner mes parents (cancer de la prostate avec « toute sa tête » pour père) et ma tante (Alzheimer). Alors que mes parents avaient mis en place les soins palliatifs à domicile et le suivi d’une association spécialisée pour le respect des souhaits des personnes concernées (mourir dignement ensemble à la maison), mon père a été emmené aux urgences pour ses dernières heures, et laissé agoniser sur un brancard, seul, jusqu’à son dernier souffle. Mon frère et moi n’ont été prévenu que le lendemain par la morgue ! ma mère a vécu 6 ans en ehpad après la mort de notre père (de 2015 à 2021) et s’est laissé « glisser » durant la gestion calamiteuse du « covid ». Ma tante a vécu 7 ans en ehpad et s’est laisser mourir de faim car elle en avait « assez ». Pour ma part, j’adhère à l’ADMD avec mes directives anticipées. Concernant la loi fin de vie en discussion par nos « politiques », j’ignore ce qui a été voté ou en cours de validation, ne pouvant plus écouter les « mass-média », considérant que depuis un certain temps, la censure fait rage, la presse et les chaines télévisées sont au service des gouvernants et non des « gouvernés » (cf. « Pentagone papers », rappelant ce que décrit la journaliste Naomi Wolf dans son livre « Pfizer papers ». Au moment de ma fin de vie ou lorsque je le souhaiterais (état de santé dégradé), je compte sur un médecin ou une personne spécialisée en suicide assisté ou euthanasie, qui accepteront de respecter ma volonté de mourir rapidement et sans souffrances. Si ce n’est toujours pas possible en France, je ferais les démarches nécessaires auprès des Suisses. L’important pour moi est d’écouter la volonté de chacun et de la respecter. Le « corps médical » n’a pas à interférer dans la décision d’une personne sur la manière de mourir, il est compétent pour faire respecter le choix de son patient.

Philippe :

En tant que kiné, j’ai eu l’occasion d’aider autant que faire se peut, des patients atteints de pathologies horribles telles que par exemple la maladie de Charcot.

J’ai été le témoin de cris avec aucune possibilité au dernier stade de la maladie d’exprimer la localisation des douleurs du fait des paralysies complètes des membres

Je me suis dit à cette époque que si j’étais atteint par cette maladie, je voudrais que l’on abrège une agonie inévitable. Je suis pour l’euthanasie dans ces cas-là. Il me semble que la loi telle qu’elle a été votée va plus loin. Pourquoi sanctionner un proche de tenter de dissuader le futur suicidé alors que rien n’est prévu pour quelqu’un qui encouragerait un proche de se suicider ?

Marianne :

A propose de l’euthanasie, j’ai vu mon père mourant d’un cancer et perclus de douleurs demander à son médecin de l’aider, lui disant qu’il n’avait pas peur de la mort mais n’avait plus envie de souffrir. Le médecin lui a donné une super-dose de morphine. Et cela a sans doute raccourci sa vie de quelques heures. Je trouve cela justifié. Mais une aide à mourir qui « aiderait » tout un chacun en souffrance physique, psychologique ou sociale, me paraît s’opposer au sens-même de la vie. Je pense que nous sommes sur terre pour apprendre quelque chose et que si on prend la tangente lorsqu’on souffre, on va passer à côté des apprentissages et on ne grandira pas intérieurement.

Marilou :

J’ai un mari qui a 79 ans en perte d’autonomie et malade que je ne peux plus supporter de voir souffrir et parce que je l’aime je souhaite qu’il reçoive l’aide médicale à mourir pour le délivrer.

J’ai été sa proche aidante ces deux dernières années et je suis maintenant en dépression sévère.

Quand tu n’as plus d’espoir d’avoir une vie normale et qu’il n’y a pas de retour en arrière possible, il est temps de partir.

Armand :

Après avoir été visiteur d’aumônerie en milieu hospitalier pendant 12 ans, je n’ai rencontré que peu de personnes voulant « réellement » mourir. Et parmi ceux qui le « désiraient », beaucoup n’étaient pas en mesure de réaliser ce qu’ils entendaient par là

Vous l’aurez compris, c’est le chrétien qui s’exprime. Cela dit et même si l’aspect spirituel ne concerne pas tout le monde ; cette initiative est la porte ouverte à toutes sortes d’abus

Jusqu’à présent, notre société s’efforçait d’améliorer l’aide à vivre. Aujourd’hui, on nous propose l’aide à mourir… C’est un pas nouveau (mais important) dans une culture de mort qui s’impose autour de nous (Et peut-être en nous) si nous n’y prenons garde

Benoît :

Il semble parfaitement inutile de légiférer sur la question ; en effet, de deux choses l’une :

– ou la personne est inconsciente, et il paraît alors impensable de mettre fin à ses jours sans son consentement explicite : donc, la laisser vivre en soins palliatifs avec les antalgiques nécessaires si besoin ;

– ou elle est consciente, et alors pour mettre fin à ses jours, il lui suffit de s’arrêter de s’alimenter (toujours avec des antalgiques si nécessaire) et tout sera terminé deux mois plus tard, sans qu’il soit besoin d’une quelconque « assistance médicale » ; avec en prime la possibilité unique de changer d’avis en cours de route et de s’arrêter à tout moment pendant les six premières semaines.

Et pour avoir fait entre autres un jeûne de 38 jours à l’été 2020, je peux dire d’expérience que, même si les trois premiers jours sont un peu difficiles (principalement en raison des odeurs de cuisine du voisinage ou des pubs alimentaires à la TV…), on est ensuite gagné par une douce euphorie, et on ne souffre absolument pas.

Par ailleurs, et toujours d’expérience, un jeûne aussi long peut entrainer des « petits miracles » tant physiologiques que psychologiques ; à telle enseigne que depuis l’ère soviétique, il existe à Goryachinsk en Sibérie un institut du jeûne ayant de bons résultats sur de nombreuses affections, y compris mentales.

Dans ces conditions, pourquoi donc légiférer au risque d’envoyer prématurément ad patres des personnes qui auraient pu se réveiller de leur coma, ou sinon, changer d’avis en cours de route ?

René :

Cela fait longtemps que je souhaite une loi facilitant l’accès à la fin de vie, étant à ce jour moi même atteint d’un cancer des poumons, je souhaiterai si le besoin s’impose, de pouvoir choisir ma fin de vie, sans être obligé d’aller hors de France pour l’obtenir. Que l’on se mette à la place des patients pour comprendre ce vœu, n’ayant plus d’espoir, souffrant physiquement, et psychologiquement, nous sommes en droit de choisir notre mort sans l’avis d’un tiers, d’ailleurs pourquoi ? Quand un animal souffre on s’empresse de le soulager par une injection létale, et nous humains devrions souffrir au nom d’une idéologie sinistre, d’ailleurs je pense que l’on devrait plutôt interroger les patients que de poser cette question a des gens non concernés par la maladie, il me semble que cela devrait être ainsi. En deux mots, oui à l’euthanasie, mais seulement pour les personnes ayant toutes leurs facultés mentales, cela va de soi.

Alain :

Je suis atteint d’un parkinson mais je ne suis pas partisan d’une organisation de la mort afin d’éviter des pertes de dignité et de souffrance. Notre société est capable de soulager les plus intenses douleurs, il ne reste plus qu’à assumer l’accompagnement des personnes en fin de vie. C’est une des démarches les plus noble de chacun d’entre nous. Les personnes comme moi qui souffre de douleurs importantes devraient recevoir des traitements antalgiques

Il faut développer les centres de soins intensifs. Les médecins sont des vecteurs de vie et non pas des acteurs de mort

Il faut pouvoir leur faire confiances. La noblesse de la médecine est de respecter la vie et de soulager la douleur.

Je reste, malgré l’évolution négative de mon parkinson, contre toute forme d’euthanasie

Marie :

Je suis entièrement pour avoir le choix de mourir décemment, non à l’acharnement thérapeutique, personnellement je suis dialysée depuis presque 6 ans, si je ne suis pas greffée d’un rein cette année, je choisirais l’euthanasie car la dialyse n’est pas une vie, puisque on survit avec beaucoup d’effets secondaires.

Jean-Baptiste :

Ici en Suisse, on est conscient de laisser les gens se « suicider » grâce à la fondation EXIT entre autres. J’ai une voisine qui a fait le pas dernièrement, car elle était très malade et n’avait plus envie de vivre dans cet état. Son médecin a fait son bilan de santé et elle a fait une demande de « suicide assisté ». Elle a réglé toutes ses affaires, donné le congé de son appartement et même organisé ses funérailles. Auparavant, elle a discuté avec sa famille, ses enfants et petits-enfants afin de leur faire comprendre la situation et de pouvoir partir sereinement.

Il faut savoir que le « suicide assisté » n’est permis qu’à la condition d’être très malade, pas forcément en fin de vie, comme on le croit et que la médecine ne doit pas faire d’acharnement thérapeutique. La personne doit être lucide, car c’est elle-même qui s’administre le poison en compagnie du médecin en tant que témoin.

Voilà, ce n’est pas de l’euthanasie, ce n’est pas tuer pépé ou mémé afin d’hériter ou s’en débarrasser.

Jean-Pierre :

J’ai vécu 2 morts assistées.

Mon père, alité suite a 5 ans de dégradations physiques dues à la maladie de Parkinson. Complètement amaigri, que la tête qui semblait être encore en état de comprendre la situation, ne mangeait plus depuis des jours, on avait demandé, ma mère, mes sœurs moi-même, qu’il n’y ait pas d’acharnement thérapeutique.

Mais vu l’état de souffrance que l’on pouvait ressentir à travers les yeux de mon père, nous avons demandé l’arrêt des soins, et une aide à partir dignement.

Ceci a été réalisé par la pause d’un patch de morphine plus fort que d’habitude (c’est ce qui nous a été dit), et mon père est parti sur le petit matin à l’âge de 86 ans.

Des années plus tard, j’ai eu le courage de demander la même chose pour ma femme âgée de seulement 64 ans.

Dans les mêmes conditions que mon père, un patch lui a été rajouté dans la soirée, et son départ a été aussi au petit matin.

Ensuite j’ai fait de l’accompagnement en soins palliatifs dans 2 hôpitaux pendant un peu plus de 2 ans. Arrêt pour cause de confinement, ce qui a été catastrophique pour la survie dans ces hôpitaux. Pire que l’euthanasie, cette fin de vie NON ASSISTÉE a été la cause de drames encore plus durs pour les patients et leurs familles !

Je ne connais pas la » nouvelle » loi, mais j’ai connu la loi Kouchner et pour moi, cela était une vraie avancée sur la fin de vie et l’acharnement thérapeutique.

J’ai un autre cas, un cousin germain de ma femme, atteint d’un cancer, habitant à la frontière suisse, est allé dans une des cliniques Suisse pour finir ses jours.

Je pense que l’aide à mourir est dans le contexte que je vous ai décrit, était très adaptée et que cela était ‘ » charité « ‘ que d’être aidé et entouré à ce moment du dernier voyage.

Geneviève :

J’ai 73 ans et j’ai connu un ami proche qui est allé en Suisse pour abréger ses souffrances : il savait qu’il n’avait que quelques semaines avant que son cerveau ne devienne une bouillie et qu’il soit une charge pour ses proches, là les soins palliatifs n’aurait pu que le prolonger dans un état végétatif jusqu’à quand ? il n’avait pas 70 ans. Un autre avait la maladie d’Alzheimer lui aussi avant 70ans, il était en ehpad spécialisé, il est mort de faim et de soif après plus d’une semaine d’agonie, complètement inconscient, très dur pour sa femme et pour lui ? ce sont 2 exemples récents. Mes parents ont 97 ans chacun , ils sont en forme , chez eux , je m’en occupe beaucoup mais si c’est vraiment la fin , qu’ils sont dans une grande souffrance et qu’il l’ait souhaité , si j’en ai la possibilité , je n’hésiterai pas une seconde : ce serait le dernier acte de respect et d’amour .

Micheline :

Pour ma part je suis favorable à l’aide à mourir, j’étais aide-soignante et j’ai vu beaucoup de douleur…dont une femme d’environ 85ans qui avait fait un infarctus et qui avait été réanimé, hospitalisé dans mon service elle a survécu 3 mois dans des souffrances inimaginables, malgré les soins…de ce jour j’ai dit ne pas vouloir de réanimation pour moi et pas d’acharnement thérapeutique…ce qui me conforte dans le droit à mourir dans la dignité….

Bénédicte :

« Fin de vie » c’est un choix très difficile et discutable. Il est pour moi très important de ne pas dire ‘suicide’ comme je l’ai entendu d’un politique ou d’une connaissance. Pour moi, c’est une demande pour AIDER à partir, je pense que chacun devra faire un mot indiquant son choix, avant de ne plus pouvoir être en capacité de le faire. Je travaille en ehpad depuis des années, et les départs de nos anciens sont devenus très longs, difficiles, retenus par les traitements, retenus aussi par des non-dits (ne souriez pas, c’est vrai !) les corps sont dégradés, douloureux, il y a rarement une belle mort, (j’entends par là une personne qui s’endort et ne se réveille plus, ou un cœur qui s’arrête net…) par contre un décès que l’on attend pour soulager définitivement notre ancien, il y en beaucoup. Alors n’est ce pas égoïste de laisser une personne souffrir physiquement et mentalement (et ils nous le demande !) il y a la question de religion pour certain, mais là il ne s’agit pas de tuer quelqu’un, c’est une aide ! une FIN de vie d’un corps/esprit qui n’en peut plus (même ceux qui ont une démence souffrent)

Danielle :

Bonjour, je tiens à vous relater ce que j’ai vécu fin décembre dernier avec les derniers jours de ma mère en Ehpad. Elle est tombée malade le 25 au soir, pénurie de médecins, congés, et elle nous a quitté le 31 décembre.

Je l’ai accompagné du mieux que j’ai pu en tant que thérapeute en relation d’aide. Ma mère de 90 ans souffrait, tremblait, ne pouvait plus parler et aucun médecin pour venir à son chevet malgré toutes les démarches du personnel soignant et de la cadre.

Le 30 son état a empiré, la cadre a réussi à faire venir le gériatre qui n’en revenait pas qu’on puisse laisser quelqu’un souffrir comme cela sans rien faire. Il a prescrit une piqure de morphine et de Valium à 17h30.

A 20h, elle ne les avait toujours pas reçues, car le protocole exigeait qu’un nouveau médecin vienne constater l’état de ma mère. Il a encore fallu attendre sa venue et enfin que cette dernière autorise les 2 injections suite auxquelles ma mère s’est enfin éteinte.

Elle n’a pas pu avoir les soins en intraveineuse car il n’y avait pas d’infirmière la nuit dans l’unité.

Alors oui je suis pour qu’on puisse abréger les souffrances pour les personnes dont on sait qu’il n’y a plus aucune issue possible de retrouver la santé.

Alors oui il y avait des affiches stipulant, ici on gère la douleur.

Je ne parlerai pas non plus de la maltraitance médicamenteuse dont a été victime ma mère quand elle a changé d’Ehpad. J’ai dû intervenir mais il était déjà trop tard.

Ma mère ne s’en est jamais remise complètement.

Alors pourquoi a-t-on le droit d’abuser de neuroleptiques ou autres sans consentement et qu’on a besoin de tant de démarches pour abréger les souffrances d’une personne qui plus est d’une personne âgée ?

Annick :

Depuis qu’un ami m’a annoncé la maladie de Charcot de sa femme, je les ai soutenus de mon mieux en signant toutes les pétitions demandant l’aide à mourir dans la dignité en France. Mon amie, elle, est partie mourir en Suisse, et en mémoire de son combat, j’ai continué à soutenir le projet. Maintenant que la loi est quasiment passée, je crains que les soins palliatifs cessent de se développer, tombent dans les oubliettes, et que l’ « euthanasie » devienne « la « solution » à tout : maladie, âge, solitude, misère… Où sont les garde-fous ?

Chantal :

D’abord il faut bien distinguer deux choses très différentes dans l’aide à mourir : l’euthanasie et le suicide assiste.

Dans le 1er cas, il s’agit de situations de fin de vie. Dans les hôpitaux, l’euthanasie est pratiquée depuis longtemps. On met la personne sous morphine et valium et ça va très vite. C’est fait au grand jour depuis la loi Leonetti, mais ça se pratiquait déjà avant. Ma mère décédée en 2000 en a été victime, nous avons juste été informés par un coup de fil, tandis que maintenant il faut obtenir une autorisation écrite de la famille. À défaut, que la personne malade l’ait demandé expressément.

Ça peut se comprendre, même quand ce n’est pas une toute fin de vie, mais qu’on se dirige vers une descente aux enfers inéluctable. Encore que dans certains cas, comme pour ma mère, l’envie de vivre était toujours là, et une meilleure prise en charge aurait pu la sauver.

Et là, on arrive au 2 eme cas. Les personnes atteintes d’une maladie incurable qui conduit vers une dégradation progressive. Ça se comprend aussi que des gens veuille éviter d’en arriver là. Pourtant, s’ils ont la chance d’être admis en soins palliatifs, soulagés et bien entourés, il est reconnu qu’ils demandent très rarement la mort, et tiennent à vivre jusqu’au bout. Ces questions ne se posaient guère avant. Les gens mouraient de mort naturelle, lentement ou rapidement. Elles sont liées au progrès de la médecine, et les soins sont coûteux. Là est le problème et le risque. Plus de moyens de prise en charge, par la société ou par la famille = élimination d’office.

Isabelle :

J’avais une maman très gentille, une bonne pâte comme on dit, une dame très gentille et agréable, qui a su élever ses 4 enfants et qui était très active, elle avait l’esprit ouvert et de par sa naissance au sein d’une famille de boulanger elle était très connue et avait la bosse du commerce, elle aimait beaucoup le contact humain et savait être apprécié par bon nombre de personnes grâce à son humeur et son humour ! Doucement les années ont passé et sur son esprit un voile d’anxiété est apparu, année après année les cachets se sont multipliés, oh à l’époque il n’y avait pas grand-chose, et maman s’enfonçait un peu plus dans son mal être ! Et puis elle est devenue très âgée et mon papa avait un Parkinson débutant ne pouvait plus s’occuper d’elle tout seul. Alors il a fallu la mettre en maison de retraite ! Au début ça allait, et puis au bout de quelques années ce fut la catastrophe. Alzheimer mangeait son cerveau à grande vitesse…. C’était l’horreur, l’ineffable, l’inénarrable !! ma maman n’était plus qu’injures et blasphème lorsque nous venions la voir, elle qui était si douce et qui ne prononçait jamais un gros mot ! Des mots pareils je ne sais pas où elle pouvait les avoir entendus !! J’étais pétrifié de douleur pour elle, elle vociférait, se tordait dans son lit et nous insultait, nous traitait de tous les maux de la terre, nous disait de ficher le camp alors que nous venions de faire 150km pour la voir, elle blasphémait tant, et à chaque fois que nous y allions c’était la même chose. Alors nous avons fini par écarter nos visites, voyant bien qu’elle ne nous reconnaissait plus du tout !!! Elle a vécu encore une paire d’années et est décédée d’un infarctus.

Marie-Pierre :

Bonjour, je suis Infirmière et trop souvent j’ai trouvé que le malade en fin de vie était traité comme un petit enfant qui ne savait plus ce qu’il disait. On pensait pour lui. On agissait pour lui. Je trouve qu’il est tout à fait normal que la personne en fin de vie, puisse avoir son opinion sur la fin de vie qu’elle souhaite. Il ne s’agit pas de la demande des familles. Il s’agit de la demande du malade. Personnellement, je ne veux pas être une charge pour ma famille qui me verrait agonisante. Je suis pour le respect du choix des malades. Et si ce respect passe par une aide à mourir, et qu’il y a des soignants qui sont d’accord, qu’on puisse réaliser le souhait de la personne. Une personne de ma famille a souhaité mourir et pour cela elle a fait arrêter tous ses traitements. Elle avait juste droit à la morphine qui de toute façon est un dépresseur respiratoire, ce qui veut dire qu’il aide à mourir une personne qui est allongée. Le seul problème, c’est qu’elle a souffert énormément malgré la morphine, et pendant plusieurs jours, elle criait qu’elle voulait mourir. On peut considérer que sa mort a été une mort naturelle, mais dans quelles conditions !

Christophe :

Mon père a été balayé par un cancer du poumon en 6 mois alors qu’il ne fumait pas depuis 40 ans, menait une vie saine, etc.

Bien sûr, les oncologues ne voulaient pas entendre parler d’ivermectine, de Fenbendazole, de bleu de méthylène, alors que dès le diagnostic il était jugé incurable, au point que le cancérologue avait dit : « soit on laisse comme ça et ça dure le temps que ça dure, soit on vous fait une chimio pour gagner du temps si ça marche ».

Bref, dès le diagnostic et jusqu’à la fin, il a affirmé haut et fort : « je ne veux pas souffrir, moi c’est la piqure. »

Il souffrait et était lucide. Son état s’est dégradé rapidement, il a été sédaté. Il s’est éteint 3h après son entrée aux palliatifs.

En dépit du professionnalisme des équipes de palliatifs, il a eu à s’étouffer dans ses glaires 5 longues mn. Avant l’entrée dans le service, il a eu à passer une nuit seule aux urgences en plein mouvement de grève du personnel et sans anti-douleurs.

Les palliatifs soulagent mais n’empêchent pas toute souffrance.

Je suis donc pour l’euthanasie mais avec un cadre strict et des garde-fous. Hélas, je ne suis pas convaincu que cette loi offre ces garanties, ni que notre stupide classe politique soit à la hauteur du débat et j’ai été agacé par l’argument économique avancé par certains (c’est avant tout une question éthique pas un moyen de grapiller des euros).

Guy :

Je ne suis pas satisfaite de ce projet de loi surtout la partie « aide à mourir » qui se pratique déjà depuis longtemps dans les hôpitaux, ayant très mal vécu la sédation profonde infligée à ma mère pour une soi-disant septicémie dont je n’ai jamais eu la preuve.

Alors que dans certains pays voisins les injections de vitamine C à très fortes doses sont légales et efficaces pour ce type de problème et d’infections.

Il serait beaucoup plus utile d’autoriser des traitements dont on connait les effets positifs et qui ne coûtent pas chers pour certains et donc de renforcer la lutte contre la souffrance.

Florence :

J’ai traversé une profonde depression+alcoolisme vers 30 ans. J’étais au fond du trou. Si l’euthanasie avait existé j’aurais supplié qu’on mette fin à ma souffrance. J’ai remonté la pente et ai eu une vie magnifique par la suite. J’ai 61 ans et je compte vivre heureuse et en bonne santé longtemps encore. Ma conclusion sur cette épisode douloureux…c’est ce que même si nous vivions en une saine démocratie, ce qui n’est pas le cas, l’euthanasie est-elle souhaitable ?

Et actuellement nous vivons dans une société totalement perverse, ou l’être humain n’est qu’une bouche inutile à nourrir, alors quelles conclusions s’imposent avec cette « aide à mourir » ? Exemple concret : Au UK l’héritage avec un décès avant 75 ans est faiblement imposé, un décès après 75 ans est fortement imposé. Ou encore, les hôpitaux sont de plus en plus délabrés, croyez-vous vraiment que les soins palliatifs vont se développer alors qu’on propose de souffrir moins en vivant moins longtemps ? Qu’est ce qui nous attend ? SOLEIL VERT.

Cécile :

Mon expérience personnelle est toute récente puisque mon compagnon a été inhumé le 12 mai. Il a été hospitalisé en urgence par les pompiers crise cardiaque , le lendemain mon compagnon était très bien ne comprenant ce qu’il lui arrivait mais le surlendemain AVC paralysé côté droit urgence en neurologie, opération mais il était dans le coma pendant 8 jours, il ne voyait plus, n’entendait plus, paralysé tout le côté droit par respect pour ce qu’il avait été, un homme dynamique et serviable il était inconcevable de s’acharner à le garder d’autant plus que par moment il s’arrachait les électrodes ,le masque à oxygène , il demandait à partir son regard me supplier car il n’avait plus la parole pour s’exprimer alors oui pour ces cas douloureux je suis pour l’aide à partir quand il n’y a plus d’espoir malgré mon chagrin et mon amour pour lui. Le dernier jour, il était paisible dans son sommeil comateux, il était débranché et il est parti dans la nuit on m’a prévenue à minuit c’était fini, alors oui il faut aider à partir dans la dignité. Voilà mon opinion et je l’assume malgré mon chagrin et l’amour que j’éprouvais pour lui. Qu’il repose en paix après 2 ans de maladie et de souffrance.

Michèle :

En 2020, j’ai été confronté au problème de fin de vie avec ma mère chez qui on avait diagnostiqué une « PSP » 2 ans auparavant, maladie rare incurable, mélange de parkinson et d’Alzheimer et qui entraîne petit à petit une sorte de paralysie du corps.

Ma mère avait été toute sa vie une femme très entreprenante et très active.

En janvier 2020, suite au décès de mon père en juillet 2019 et ne supportant pas de se voir diminuer petit à petit sans espoir de guérison, elle fait une tentative de suicide.

A cette époque, sa maladie avait encore gagné du terrain physiquement et elle s’est retrouvée en fauteuil roulant.

Psychologiquement elle avait toute sa tête et c’est donc avec une grande clairvoyance qu’elle a décidé de se rendre en Belgique pour se faire euthanasier.

Ma sœur et moi avons tout fait pour la dissuader pour enfin comprendre que pour elle c’était la seule porte de sortie…

Elle a été vue en Belgique plusieurs fois espacées sur plusieurs mois par des psychologues et par des médecins qui nous ont dit n’avoir jamais vu une telle détermination chez une personne…

Prenant en compte l’évolution rapide de sa maladie et le fait que ma mère avait toute sa tête, ils ont accepté sa décision….

La veille de sa mort, ma mère affichait un grand sourire ainsi qu’une grande sérénité

Cela nous a marqué à vie mais nous avons respecté son souhait « de mourir dignement »

Au risque de choquer certaines personnes, avec le recul, je me rends compte, si je puis m’exprimer ainsi, heureuse de l’avoir soutenue dans sa démarche. Pour moi, malgré ma souffrance, et par amour je l’ai soutenu ….

Lafon :

Mon frère atteint d’un cancer phase terminale (intestins puis poumons) a bénéficié à sa demande de l’aide à mourir en Belgique. C’était très encadré. Il avait pris contact avec les médecins avant que cela ne tourne mal, en prévision, lesquels, après consultation et examen de son dossier médical, ont approuvé. Au moment qu’il a jugé opportun -il n’était plus soigné, juste antidouleur- …

J’ai trouvé ce processus raisonnable. Je crois que la proposition de loi française dépasse largement ce cadre et pour cela est problématique.

Elisabeth :

Je suis pour, ayant travaillé 15ans en maison de retraite, j’ai vu des choses inimaginables, par exemple une personne en fin de vie de 25kg avec un état cutané dont je passe les détails … Et qui était consciente de son état, tous les matins demandait qu’on lui donner qq chose pour mourir, elle avait encore la force de hurler, de pleurer… et bien d’autres personnes très douloureuses que la morphine ne soulageait plus … Et on devait attendre la fin …

OL :

En tant que patient réputé à haut risque (IRC, dialyse, greffe, immunosuppression) et comme la très grande majorité des patients chroniques (non en fin de vie), je compte sur mes semblables en humanité pour être soigné et porté vers la vie, pas pour m’abandonner à mes découragements et m’accompagner vers une sortie « digne » (pour leur conscience égoïste). Il est évident que ce sont les bien-portants qui flippent un max à l’idée de se retrouver diminués et dépendants (phobies, autosuffisance) alors que ceux qui le vivent ont surmonté ces peurs et se sont adaptés à une vie moins confortable (la dépendance au confort paralyse l’humain). Si je devais connaître une situation extrême, les soins palliatifs sont là pour ça mais à l’évidence on ne veut pas les développer pour des raisons inavouables (coût). Ce point est très révélateur quant à la direction résolument transhumaniste que prend cette fin de société humaine.

Paul :

Mon épouse a travaillé 43 ans en continu (en pharmacie) et elle est tombée pour la première fois malade (en syncope au boulot) à…4 jours de la retraite…. 18 mois plus tard elle est décédée (08/11/2024) victime de 3 cancers (tumeur de 15 cm sur un ovaire …qui était en fait métastases du cancer de l’intestin (grêle) et du péritoine.
Elle a fait 4.5 mois dans un service oncologique spécialisé en fin de vie à l’hôpital de Luxeuil les Bains (70) dans un tout nouveau service (2ans d’âge en décembre 2024) monté par le Dr Olivier Dubroeucq et je suis super content d’avoir connu cet homme discret d’une générosité et d’un cœur incroyables. Il m’a beaucoup ouvert les yeux sur la fameuse fin de vie …
Ce médecin, si je ne dis pas de bêtises a travaillé 30 ans comme cancérologue/oncologue à l’hôpital de Reims ; il a dû assister toujours si je ne dis pas de bêtises plus de 3000 personnes en fin de vie ; sur ces 3000 personnes toujours si je ne dis pas de bêtises seules 4 ont demandé à mourir…et je crois qu’avec sa persuasion aucune finalement n’a eu besoin « qu’on l’achève ». Une personne très très mal demande à mourir…… vous lui mettez un nouveau traitement…et quelques heures plus tard elle va mieux……demandez-lui si elle veut toujours mourir…

Agnès :

A titre personnel j’espère pouvoir mettre fin à ma vie dans le cas où je serais atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ma grand-mère avait la maladie d’Alzheimer et ma mère a la maladie d’Alzheimer.

Je vais avoir 59 ans et il ne se passe pas une journée sans que j’y pense, je pourrais dire sans que cela me hante.

Si je devais être atteinte de cette maladie, j’espère ne pas vivre assez longtemps pour la subir.

Espérant mourir avant qu’Alzheimer pointe éventuellement son nez, je pense que si je devais souffrir d’une maladie mortelle je ne me ferais pas soigner.

Sources

536 Commentaires

Sources

Partager

S'abonner

536 Responses

  1. Bonjour.
    sujet très controversé dans ma famille. cette loi est une avancée historique mais il faut très certainement aller plus loin. chaque être humain doit pouvoir faire le choix de son départ, avec aide si nécessaire. mourir dans la dignité et sans souffrance.

  2. je suis pour l’autodétermination mais le texte actuel sur l’aide à mourir est trop imprécis laissant place à de futures interprétation par la jurisprudence. le risque repose sur les plus vulnérables seront ils protégés lorsqu’on constate les dérives en Belgique et le Pays Bas. Sous une pseudo démocratie l’enjeu est avant tout économique compte tenu des coûts des soins, du grand âge et de la destruction progressive de l’hôpital public. les soins palliatifs permettent dans la quasi totalité des cas un accompagnement humain permettant de s’éteindre avec dignité et sérénité . Toutefois, les moyens alloués pour les développer ne pourront se développer, faute de structures, de personnel soignant. c’est sur le plan e l’éthique un échec sociétal. indépendamment du poids qui impactera les soignants.

  3. Cette loi est dangereuse car elle ouvre la porte à des abus: malades mentaux,personnes âgées…
    Pour l’instant elle ne vise que certains cas précis mais demain?

  4. bjr
    mon frère.atteint d’un cancer phase terminale (intestins puis poumons) a bénéficié à sa demande de l’aide à mourir en Belgique. C’était très encadré. Il avait pris contact avec les médecins avant que cela ne tourne mal, en prévision, lesquels, après consultation et examen de son dossier médical, ont approuvé. Au moment qu’il a jugé opportun -il n’était plus soigné, juste antidouleur- …
    j’ai trouvé ce processus raisonnable. je crois que la proposition de loi française dépasse largement ce cadre et pour cela est problématique.

  5. La fin de vie de mon mari a été terrible . On lui a refusé l’aide à mourir quelques jours avant son décès , au terme de mois de lutte . Je culpabilise de ne pas avoir trouvé le moyen de le faire partir, ce qu’il me demandait . Le reste pour moi n’est que baratin dont se gargarisent certains pour différents motifs qui les regardent . C’est du vécu heure par heure, minute par minute . Ne prenait pas de médicaments et considérait que la sédation était une euthanasie déguisée

  6. Bonjour,
    Pour résumer mon sentiment sur ce sujet « fin de vie »
    Je vous invite à prendre le temps d’écouter cette interview de cette belle personne psychologue clinicienne Marie-Estelle Dupont qui fait part de son approche sanitaire, humaine et spirituelle de l’état de notre société française de 2025.

    Face au conditionnement des français par nos gouvernants sur cette question d’éthique fondamentale, sans leur demander ce qu’ils en pensent (par exemple par le biais d’un référendum, vois cette vidéo pleine de sagesse de soignant et de retour de terrain.

    https://edition.totale-sante.com/aca-med-replay-video-complete-opti/index.html?source=TSA714730002&utm_source=sfmc&utm_medium=email&utm_campaign=LABE+-+Daily+-+aide+%c3%a0+mourir+-+250525&isBat=false&d=LABE-Hors-Gauntlet&sk=am9zZXR0ZS5ydWZmaW9Ab3JhbmdlLmZy&e=7e051652df7ec8e4349f64de40e809733a3fb7b0232ca7a383bcd237308b91f5&j=3868596&l=140&b=22019&sid=18242818&senddate=2025-05-25

    Bonne écoute et bon partage;
    @+ JPR

  7. Bonjour,
    Comme la plupart des français, j’ai entendu parler de cette préparation de loi mais je n’en connais pas les textes exacts. C’est bien de nous demander notre avis mais il serait judicieux à mon avis de mettre dans votre message les textes de la loi afin que vos lecteurs puissent vous répondre sur la base des textes et non par ouï-dire ou par les informations de tel ou tel médias.
    Bien à vous.

  8. on veut jouer Dieu. c’est contre tout les principes du Christianisme, de la création et la nature. Dieu donne et il prends, l’interpretation n’est pas à nous à faire. sa cause est bien superieure à la notre. chaque epreuve meme ceux d’une grande maladie, l’age très avancé, l’handicap etc nous faconne et nous mene vers la perseverance, l’endurance et la patience, l’amour vers l’autre. sans grandes epreuves l’etre humain va devenir de plus en plus egoiste/egocentrique. la vie va bientot etre acheté, creer et cloné en laboratoire ( 9 mois de grosesse c’est trop comme sacrifice ) et quand la vie devient difficile on decide de la quité a son propre gré???
    Comme une marchandise

  9. je suis chrétienne et refuse de donner la mort .
    la fin de vie est un accompagnement vers autre chose .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *