Cher(e) ami(e) de la Santé,
Que s’est-il passé dans la tête d’Andreas Grassauer, en 2006 ?
Comment ce virologue viennois a-t-il perçu le potentiel immense des algues rouges carraghénanes ?
Sans doute a-t-il commencé par « déterrer » de vieilles études.
On a vu la semaine dernière : dans les années 1980, des chercheurs européens ont montré que les carraghénanes avaient un effet antiviral sur de nombreux virus, comme celui de la fièvre jaune, de l’herpès, de l’hépatite A et du sida1.
Vu son efficacité in vitro sur le virus du sida, des scientifiques avaient même pensé à l’utiliser sous forme de gel à insérer dans le vagin, en prévention de certaines maladies sexuellement transmissibles. Et ils avaient montré dans deux essais cliniques que ce gel était bien toléré par les muqueuses2.
Pour un chercheur un peu visionnaire, donc, toutes les conditions étaient réunies pour en faire un spray idéal pour les muqueuses nasales car :
- non toxique pour les muqueuses ;
- un peu visqueux (pour adhérer aux parois nasales pendant quelque temps et piéger les virus) ;
- et avec un sérieux potentiel antiviral sur les virus de l’hiver !
Encore fallait-il le confirmer et le prouver scientifiquement.
Et c’est ce qu’Andreas Grassauer a fait, avec brio.
2006-2015 : la décennie qui bouleverse l’histoire des rhumes et grippes
C’est en 2006 qu’Andreas Grassauer dépose pour la première fois une demande de brevet sur l’utilisation du iota-carraghénane contre les virus respiratoires3.
Il faut savoir qu’il existe plusieurs types de carraghénanes : iota-, kappa- et lambda-.
Mais c’est presque toujours le iota-carraghénane qui a fait preuve de l’effet antiviral le plus intéressant – tout particulièrement sur les virus de l’hiver.
Tout indique qu’en 2005-2006, Andreas Grassauer l’a vérifié lui-même, en conduisant des expériences confidentielles avec son équipe de chercheurs.
Après cette découverte, c’est le branle-bas de combat.
En 2006, avec trois collègues de l’Institut de médecine vétérinaire de Vienne, il fonde une entreprise appelée Marinomed (« médicaments venant de la mer »), dont il devient le directeur général4. Très vite, l’entreprise met au point une substance appelée @carregelose, qui est simplement du iota-carraghénane rendu disponible pour des dispositifs médicaux, comme le spray nasal.
Dès 2008, son premier spray nasal à base de iota-carraghénane est distribué dans les pharmacies autrichiennes.
C’est un véritable exploit opérationnel : « Hier encore dans la nature – aujourd’hui déjà en pharmacie » affiche-t-il fièrement dans un communiqué5.
La même année, Grassauer et ses collaborateurs rendent public ce qu’ils savaient depuis plusieurs années : oui, le iota-carraghénane fonctionne in vitro contre les rhinovirus, ces virus responsables de la majorité des rhumes de l’hiver6. C’est désormais démontré noir sur blanc, dans un article publié dans une revue scientifique.
Mais encore faut-il prouver que leur spray nasal permet vraiment de lutter contre les infections !
Là encore, Andreas Grassauer va réaliser un petit exploit : en quelques années, il va susciter plusieurs essais cliniques sur son spray nasal. Plusieurs d’entre eux seront conduits de façon indépendante, par des auteurs ou entités au-dessus de tout soupçon7.
Et tous ces essais montrent qu’on guérit plus vite des syndromes grippaux grâce à son spray nasal.
Dans quatre essais cliniques randomisés contre placebo, il a suffi d’un « pschitt » de carraghénane dans chaque narine, 4 fois par jour, dès les premiers symptômes, pour se rétablir plus vite.
C’est déjà un excellent résultat, mais si on s’arrête là, on passe à côté du plus important. Et je le dis avec d’autant plus d’assurance que cela a été mon cas pendant plusieurs années.
J’avoue : pourquoi j’ai mis du temps à comprendre le caractère extraordinaire du iota-carraghénane
Ce qui est époustouflant, c’est que dans ces quatre essais cliniques, le groupe de contrôle « placebo » avait utilisé un spray nasal à l’eau salée !
Or, comme on l’a vu en détail précédemment, se nettoyer le nez à l’eau salée n’a rien d’un « placebo » : c’est une mesure très efficace contre les infections respiratoires.
Donc, si un spray contenant du iota-carraghénane est plus efficace qu’un spray contenant une solution saline, c’est qu’il est remarquablement efficace !
Ainsi, par rapport à l’eau salée, le spray à l’algue rouge a montré une capacité à vous faire guérir deux fois plus vite de votre « syndrome grippal ».
Un des « super-pouvoirs » du iota-carraghénane est d’empêcher que votre rhume ne traîne en longueur. En effet, dans les deux plus grands essais cliniques, il a divisé par trois le nombre de patients dont la maladie a duré plus de 20 jours8 !
Mais ce qui m’a le plus étonné, c’est l’effet impressionnant de l’algue rouge sur les « rechutes ».

Dans les trois semaines qui ont suivi leur guérison, beaucoup moins de patients sont retombés malades grâce au iota-carraghénane ! 13 % contre 29 % !
Et je répète que les 29 % qui ont « rechuté » avaient tout de même utilisé un spray nasal à l’eau salée, lui-même pourtant assez protecteur !
Tout ceci fait de ce spray à l’algue rouge une arme majeure contre les virus de l’hiver.
Et je dis bien tous les virus de l’hiver, y compris la grippe. Dans les années 2010, des chercheurs ont infligé à des pauvres souris une dose mortelle de virus de la grippe A H1N1. Résultat : 90 % sont mortes dans le groupe non traité… contre 30 % seulement dans le groupe qui a bénéficié d’un spray nasal à base de iota-carraghénane9 ! On peut difficilement trouver une preuve plus flagrante de l’efficacité « antigrippe » de ce produit.
La cerise sur le gâteau : extrêmement efficace aussi sur le Covid-19 !
Dans les années 2010, avant la crise Covid, on avait pu observer que le iota-carraghénane était particulièrement efficace sur les… coronavirus10 !
Il n’en fallait pas plus pour qu’en 2020, au début du Covid, les scientifiques les mieux renseignés soupçonnent que ce produit avait un gros potentiel contre le nouveau virus.
Évidemment, Andreas Grassauer était le premier sur le coup. Dès le mois de juin 2020, il publie une étude confirmant la forte efficacité du iota-carraghénane contre le virus du Covid, in vitro11.
Tenez-vous bien : avec un seul « pschitt », on obtient une quantité 100 fois plus élevée que celle nécessaire pour inhiber le virus du Covid12 !
Ces travaux n’échappent pas à une équipe de médecins argentins qui s’empresse de tester ce spray nasal. Ils vont donc lancer une étude sur 400 professionnels de santé dans 10 hôpitaux argentins. L’objectif est de voir si le spray nasal à base de iota-carraghénane permet de prévenir les infections Covid.
Les résultats, publiés pour la première fois en avril 202113, sont spectaculaires : le iota-carraghénane réduit de 80 % le risque d’avoir le Covid ! Sachant que le groupe de contrôle a utilisé un spray nasal à l’eau salée, lui-même partiellement efficace !
Cette fois, toutes les preuves sont là. Les sprays nasaux à base de cette algue rouge sont clairement ceux qui ont montré la plus grande efficacité contre les virus de l’hiver.
Je récapitule ma stratégie hivernale pour votre nez
J’ai bien conscience que j’ai été long – très long – sur ces histoires d’irrigation et de spray nasal.
Mais c’est parce que c’est une solution incroyablement simple, non toxique et efficace pour éviter de tomber malade – et si on est infecté quand même, pour guérir le plus vite possible et éviter les rechutes.
C’est aussi une solution incroyablement négligée par le corps médical et les autorités de santé, malgré la masse impressionnante de preuves scientifiques en sa faveur.
Au total, et après avoir enquêté environ deux mois sur le sujet, voici ce que je peux vous conseiller pour la saison hivernale (d’octobre à avril).
Je vous recommande, tous les soirs, de pratiquer l’irrigation nasale avec une solution isotonique (0,9 % de sel), en prévention. Comme je vous l’ai dit, cela implique de vous procurer une sorte de « poire » (par exemple rhino-horn en pharmacie, ou si vous préférez la céramique, tapez neti pot sur Internet).
Utilisez toujours de l’eau tiède (idéalement à 37°C), filtrée, distillée ou bouillie. Et un sel de qualité, sans contaminant – par exemple la fleur de sel de Guérande, qui a l’avantage de se dissoudre rapidement dans l’eau.
À l’automne, je vous conseille aussi d’acheter un spray nasal contenant du iota-carraghénane et de bien le conserver dans votre armoire à pharmacie. Il n’y en a pas beaucoup de disponibles en France, mais en cherchant bien, vous devez pouvoir en trouver sur Internet (par exemple Algovir).
Puis, dès que vous avez le moindre début de symptôme grippal, faites un « pschitt » dans chaque narine, 4 fois par jour (y compris le matin au réveil et le soir au coucher).
Ceux qui souhaitent une protection supplémentaire peuvent également se procurer un spray nasal isotonique (facile à trouver en pharmacie).
Personnellement, je l’utiliserais tous les matins, au réveil, en prévention des infections hivernales (car j’avoue que je n’ai pas le temps le matin de faire de l’irrigation nasale avec une poire). C’est une excellente façon d’hydrater les muqueuses parfois desséchées pendant la nuit et d’expulser en douceur les mucosités du nez.
Et, en cas d’infection, je l’utiliserais juste avant le spray avec du iota-carraghénane, histoire de me nettoyer le nez avant de recouvrir mes narines du fameux gel antiviral à base d’algue rouge.
C’est tout bête et ce n’est pas ruineux. Et cela peut vraiment vous éviter une mauvaise grippe ou un rhume qui traîne.
Bonne santé,
Xavier Bazin