Dans la jungle des sprays nasaux, lequel vous protégera le mieux contre les virus ?

Cher(e) ami(e) de la Santé,

Vous souvenez-vous de cet émoi médiatique, en pleine « crise » du coronavirus ?

midilibre

Nous étions en février 2021, au début de la grande campagne de vaccination contre le Covid-19.

Plusieurs médias avaient parlé de ce nouveau spray nasal « anti-Covid » : de RTL1 à Sud-Ouest, en passant par France Info2.

L’excitation était palpable. Même les experts les moins enthousiastes reconnaissaient que cela pouvait être utile.

Ce spray nasal peut être « tout à fait excellent comme geste barrière ou mesure d’hygiène supplémentaire » avait déclaré Jean-Michel Klein, vice-président du Syndicat national des médecins ORL.

On revient de loin ! Car souvenez-vous, c’est le même Jean-Michel Klein à qui j’ai décerné la palme d’imbécilité dans une précédente lettre, parce qu’il avait mis en garde la population contre ce type d’hygiène nasale… en pointant des risques inventés de toutes pièces !

Bref, en février 2021, il y a une sorte de consensus sur l’intérêt de pratiquer des gestes d’hygiène nasale.

Et puis, patatras, quelques jours plus tard, la nouvelle est tombée :

parisiencovid19

Sans crier gare, l’Agence du Médicament a décidé autoritairement d’empêcher la commercialisation de ce fameux spray capable d’éliminer 99 % du virus en trente secondes (in vitro).

Tant pis, donc, pour la courageuse entreprise qui avait investi plus d’un million d’euros et déjà distribué 1 600 produits.

Tant pis, surtout, pour les patients qui auraient pu bénéficier de ce spray antiviral pour se protéger du Covid-19 ou des autres infections hivernales.

Pourquoi ce gâchis ? Sans doute parce qu’il ne fallait pas faire concurrence au dieu Vaccin. Ce nouveau spray a donc été retiré de la vente sans ménagement.

Cela dit, ce spray nasal avait beau être très prometteur, il n’était pas le seul, loin de là.

Les pharmacies étaient déjà pleines de sprays très efficaces contre les grands virus hivernaux, y compris le Covid.

Je parle des sprays à l’eau salée, bien sûr – je vous renvoie à mes dernières lettres à ce sujet.

Mais il y en a d’autres – dont un, vous verrez, qui est particulièrement intéressant.

C’est TRÈS difficile de faire mieux que les solutions salines

Sur ce point, nous vivons une époque formidable : depuis une quinzaine d’années, il y a une sorte de frénésie scientifique sur les sprays nasaux.

Des chercheurs ont testé toutes sortes de substances dans ces sprays pour voir si elles avaient une efficacité contre les virus de l’hiver.

L’eau alcaline, par exemple, semble fortement déranger les virus. C’était précisément le principe d’action du spray français retiré du commerce par l’Agence du Médicament : il contenait une eau rendue extrêmement alcaline par un dispositif d’électrolyse (un courant électrique qui modifie l’eau).

Mais il y a une autre façon de rendre l’eau moins acide : c’est d’y verser du bicarbonate de soude3. Voilà pourquoi certains médecins recommandent à ceux qui se nettoient le nez à l’eau salée d’ajouter un quart ou une demi cuiller à café de bicarbonate de soude dans leur rhino-horn, lota ou neti pot4. Cela réduit le risque de brûlure et pourrait améliorer encore l’efficacité antivirale du nettoyage.

De fait, un essai clinique chinois récent a montré d’excellents résultats sur le Covid-19.

Les patients qui se sont rincé le nez avec une solution contenant 5 % de bicarbonate de soude s’en sont bien mieux sortis que les autres. Non seulement leur charge virale a diminué plus rapidement, mais ils ont été hospitalisés deux fois moins longtemps que le groupe contrôle5 !

Pendant le Covid, deux autres substances ont émergé comme très prometteuses.

Le xylitol, cet étrange sucre qui aide à lutter contre les caries6. Et l’eau oxygénée7, un produit étonnamment antiviral – et très prometteur dans de nombreuses utilisations.

Toutefois, en spray nasal, aucune de ces deux substances prometteuses n’a fait mieux que l’eau salée dans les essais cliniques menés jusqu’à présent.

Au Mexique, des chercheurs ont testé pendant le Covid une solution contenant des particules d’argent, connu pour son effet antimicrobien. Les résultats ont été excellents : deux fois moins d’infections symptomatiques dans le groupe qui en a bénéficié8. C’est d’autant plus impressionnant que le groupe de contrôle s’était rincé le nez et la gorge avec une solution saline – donc efficace. 

Mais il s’agit d’une étude isolée.

On manque malheureusement de preuves sur ce genre de substances naturelles antivirales. C’est le cas aussi pour le cuivre, que l’on trouve déjà dans certains sprays nasaux du commerce. Le cuivre est un candidat d’autant plus intéressant qu’il a des propriétés antivirales reconnues et qu’il est présent naturellement dans notre mucus.

On manque aussi de preuves scientifiques, malheureusement, sur les huiles essentielles, pourtant très prometteuses aussi dans un spray nasal. Même chose pour la propolis, une autre substance que j’apprécie beaucoup.

Au total, donc, au moment où je vous écris, les solutions salines sont à la fois les plus naturelles et les plus étayées scientifiquement.

Il y a toutefois une grande exception à cette règle.

Je vous en parle la semaine prochaine, restez connecté !

Bonne santé,

Xavier Bazin

Sources

[1] https://www.rtl.fr/actu/sante/coronavirus-un-spray-nasal-qui-detruit-99-de-la-charge-virale-bientot-commercialise-7900001258

[2] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vrai-ou-fake-covid-19-peut-on-vraiment-affirmer-que-ce-spray-nasal-francais-nouvelle-generation-elimine-99-du-virus_4298179.html

[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37006571/

[4] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23070939/

[5] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10053493/

[6] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36039203/

[7] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33957025/

[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34411199/. Toujours au Mexique, une eau salée « électrolysée » a été testée, avec des résultats tout aussi impressionnants https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34987795/.

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