Cette molécule naturelle a une efficacité exceptionnelle contre de nombreux virus

Cher(e) ami(e) de la Santé,

C’est ici, sur cette côte irlandaise, que tout a commencé.

CarriganHead

Nous sommes à Carrigan Head, dans le Nord de l’Irlande.

Le nom de ce petit cap vient du mot gaëlique « carraigín », qui signifie « petit rocher ».

Sur cette côte pousse une mystérieuse algue rouge que les Irlandais ont surnommée…« carrageenan » (carraghénane en français)1.

En fait, il s’agit d’une algue nommée Chondrus crispus, récoltée et consommée par les autochtones depuis des millénaires.

alguerouge

Ses vertus médicinales sont connues de longue date. Au 19ème siècle, cette algue était utilisée par les Irlandais pour guérir les rhumes et la grippe. Après l’avoir séchée, ils la faisaient bouillir, puis l’ajoutaient à des tartes ou des boissons médicinales.

Pour vous donner une idée de son importance, la priorité des Irlandaises était résumée par le triptyque « práta, páiste, feamainn » : les pommes de terre, les enfants et les algues2.

Mais c’est sa texture très particulière qui conduira cette algue rouge à conquérir le monde au cours du 20ème siècle.

Car les carraghénanes font partie des rares substances végétales à être gélatineuses. C’est le cas aussi des pectines, du konjac et de l’agar-agar, une autre algue rouge.

Pendant la seconde guerre mondiale, lorsque l’agar-agar venu d’Asie se raréfie, l’Occident se tourne largement vers les algues rouges des côtes européennes.

Aujourd’hui, les carraghénanes sont massivement utilisés par l’industrie alimentaire pour leur pouvoir gélifiant. C’est l’additif naturel E407, que l’on trouve dans des glaces, des charcuteries… là où il faut épaissir ou stabiliser un aliment.

Mais ce sont les propriétés médicinales des carraghénanes qui sont les plus intéressantes. Et pourtant, elles ont failli passer totalement à la trappe.

En fait, il a fallu un incroyable concours de circonstances pour qu’on les trouve en pharmacie, en spray nasal, aujourd’hui en 2025.

1958 : la découverte qui change tout

Dans les années 1950, des virologues américains testent une série de substances pour évaluer leur potentiel antiviral. Ils utilisent pour cela des œufs de poule embryonnés. Or, pour introduire les substances correctement dans l’œuf, il leur faut une sorte de « gel ». C’est alors qu’ils utilisent, un peu par hasard, un gel à base d’algues rouges.

Peu à peu, à force d’observer des résultats étranges, ils finissent par comprendre que l’algue rouge elle-même a un effet antiviral !

Et en 1958, ils le démontrent dans un article scientifique pionnier3 : les algues rouges carraghénanes ont un effet protecteur contre le virus de la grippe B et le virus des oreillons !

Malheureusement, cette découverte majeure restera sans suite pendant une vingtaine d’années.

Cela montre, une fois de plus, à quel point la recherche médicale se désintéresse des antiviraux naturels. Comme s’il n’y en avait que pour les vaccins ou les molécules « innovantes » hors de prix.

Puis, au cours des années 1980, quelque chose d’étonnant se produit.

Coup sur coup, des équipes de scientifiques européens montrent l’efficacité des carraghénanes sur plusieurs virus.

Cela commence par des chercheurs français de l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal : ils découvrent que les carraghénanes sont efficaces pour inhiber le virus de la fièvre jaune4.

Deux ans plus tard, des scientifiques espagnols révèlent la puissance antivirale des carraghénanes contre les virus de l’herpès (HSV-1 et 2)5.

Dans la foulée, des chercheurs belges montrent – toujours in vitro – que les carraghénanes sont également actifs sur le virus du sida (HIV-1)6.

Enfin, en 1991, des scientifiques français révèlent l’efficacité des carraghénanes sur le virus de l’hépatite A7.

Tous ces chercheurs sont ébahis de voir que cette substance naturelle est aussi efficace contre de très nombreux virus… tout en étant inoffensive pour l’être humain aux doses utilisées ! 

Pourtant, une fois de plus, la recherche s’arrête pendant des années8.

Puis, une petite révolution commence à partir de 2006. Car des chercheurs montrent l’effet antiviral de ces algues rouges sur les virus respiratoires : rhinovirus, coronavirus et virus de la grippe.

C’est une découverte majeure car cette algue rouge avait un autre intérêt : être visqueuse… comme notre mucus !

Appliqué dans le nez, le iota-carraghénane a TOUT pour plaire !

Imaginez un garde du corps gluant, posté à l’intérieur de vos narines, prêt à bloquer et neutraliser tout virus qui voudrait s’inviter dans votre organisme.

Ce garde du corps, vous le savez, c’est le mucus, votre bouclier naturel contre les microbes.

Mais parfois, ce mucus est débordé. C’est la raison pour laquelle il est bon de l’aider à faire son travail via l’irrigation nasale à l’eau salée. L’eau salée « retape » votre mucus pour qu’il soit capable de revenir au combat, comme neuf.

Le iota-carraghénane, lui, agit différemment. C’est comme si vous offriez un adjoint baraqué à votre garde de corps, le mucus. Un adjoint qui se placerait juste devant lui, pour l’aider à repousser les intrus.

En effet, grâce à sa texture visqueuse, le iota-carraghénane vient se déposer sur le mucus et former une sorte de « deuxième couche ». Comme le mucus, il va jouer un rôle de papier collant : les virus se retrouvent piégés dans le « gel » à base de carraghénane.

Ce gel a l’avantage d’être tenace : il adhère bien aux parois de votre nez et n’est donc pas évacué immédiatement. Tant qu’il est en place, il contribue aussi à hydrater correctement le nez et empêcher le dessèchement de la muqueuse.

En même temps, le iota-carraghénane n’est pas non plus collé comme de la glue : il finit par être expulsé au bout de quelques heures, comme le mucus usagé, ce qui est une bonne chose.

Pour couronner le tout, le iota-carraghénane présent dans votre nez agit comme un véritable piège à virus. Ce n’est pas de la magie, mais une affaire de science physique : des charges électriques opposées.

Car les virus sont souvent chargés positivement. Or le carraghénane, lui, est chargé négativement. Résultat : par attraction électrostatique, il attire les virus comme un aimant attire des particules opposées.

C’est la raison pour laquelle le iota-carraghénane est efficace sur la plupart des virus. Il n’a pas d’effet spécifique sur tel ou tel virus, mais un effet électrostatique général.

Résultat : une fois « aimantés » dans le gel, les virus sont incapables de se fixer aux cellules qui tapissent votre nez – donc incapables de vous infecter.

Cela facilite grandement le travail du mucus, qui peut tranquillement neutraliser les virus. Imaginez l’adjoint tenant un malfaiteur, les bras dans le dos, le temps que le garde du corps puisse l’assommer et l’évacuer. 

C’est ce qui se passe pour les virus qui entrent dans votre nez, comme des intrus – et c’est la raison pour laquelle cette algue rouge est un excellent remède « préventif ».

Mais les carraghénanes agissent aussi sur les virus qui se multiplient dans votre nez, depuis vos cellules nasales déjà infectées. C’est donc un frein majeur à la propagation de votre infection, ce qui pourrait permettre de vous remettre sur pied beaucoup plus vite !

Et tout cela, sans le moindre risque ! Car l’avantage du gel à base de iota-carraghénane, c’est qu’il n’entre pas dans nos cellules : il reste à la surface, en soutien au mucus, sans être absorbé – et donc sans toxicité.

N’est-ce pas merveilleux ?

Oui, enfin, à un petit détail près.

C’est bien beau d’avoir des grandes théories ou de jolis mécanismes physiologiques.

Mais encore faut-il prouver que ça fonctionne vraiment, dans des essais cliniques !

C’est là qu’entre en jeu un Autrichien hors du commun.

Un chercheur et homme d’affaires qui va révolutionner l’utilisation du iota-carraghénane.

Je vous en parle la semaine prochaine, restez connecté.

Bonne santé,

Xavier Bazin

Sources

[1] https://www.foodingredientfacts.org/irish-moss-the-history-of-carrageenans-roots

[2] https://www.irishtimes.com/news/health/irish-moss-to-the-rescue-1.572926

[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/13614432/

[4] Digoutte, J.P. & Hème, G. (1985), Activité virostatique des carraghénanes sur le virus fièvre jaune. Rapp. Fonct. Techn. de l’Inst. Pasteur, Dakar, 130-132

[5] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC174948/

[6] https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC175964/. En 1990, la même équipe belge découvre l’efficacité du carraghénane sur des arénavirus redoutables, responsables de fièvres hémorragiques https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2088208/

[7] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1665574/

[8] En pleine crise du Sida, tout juste pense-t-on à tester un gel à base de carraghénane à insérer dans le vagin, simplement pour voir s’il est bien toléré (ce qui est le cas). Une étude qui sera utile, dix ans plus tard, quand on réalisera l’efficacité exceptionnelle des carraghénanes contre les papillomavirus, in vitro (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16839203/) ce qui conduira à tester un gel vaginal pour stopper ce virus sexuellement transmissible, avec un certain succès https://www.thelancet.com/journals/eclinm/article/PIIS2589-5370(23)00215-8/, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29684633/.

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